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Mo's blog
29 mars 2007

My own private life 2

Mise au point:
Je n'ai jamais utilisé Internet pour blesser quiconque ou régler des comptes par ce biais. J'ai manqué de clarté sur une période récente assez trouble, notamment en n'identifiant pas nommément le principal protagoniste de cette histoire qui n'est apparu sous son initial de S. que tout récemment. Ce garçon, qui ne vient pas sur mon blog, était déjà apparu sous les traits d'un amant dans l'article du 4 février et d'une silhouette troublante et émouvante dans le trip émotionnel que nous avons partagé dans l'article du 9 février. Ce manque de précision a généré une réaction émotionnelle d'un autre S. qui s'est senti visé à tort par les articles récents. Qu'il m'en excuse.

Je pourrais presque tenir un journal en ce moment. Ma configuration de vie actuelle m'offre de nouveaux angles de vue, de réflexion alimentant à l'infini - si j'en avais le temps - l'écriture. Certes, ce que j'exprime n'est pas toujours drôle mais cela ne veut pas dire que je sois tel que j'en donne (peut-être) l'impression. A moins que je sois moins bien que je ne le pense. La réponse est probablement entre les deux.

Laisser les événements, l'atmosphère ressentie prendre possession de moi, tel semble mon but. Je ne dois bien sûr pas attendre qu'un miracle tombe du ciel, je dois aller au devant des gens et des situations. Je m'oriente selon les désirs en cherchant à susciter l'intérêt (ou non) des autres. Sans pression réelle, je teste les réflexes qui me guident plus volontiers vers l'un ou l'autre ainsi que les réponses en retour, comme pour dresser un état de mes amitiés. Cette démarche aura au moins permis d'éclairer définitivement la relation naissante avec S. et l'échec patent enfin déclaré.

Manifestement cela ne colle pas entre nous ou plutôt c'est l'incompréhension qui prédomine à chaque fois. Tous les messages ou toutes les initiatives semblent constamment mal interprétés par l'un ou l'autre. La fluidité de la relation s'est transformée en lourdeur éléphantesque laissant percer les premiers signes d'agacement. Je ne suis généralement guère persévérant dans les contacts inter-personnels quand une contrariété surgit. Quand tout va bien aussi d’ailleurs. Je manque souvent de suite dans les idées, je marque des pauses, crée de la discontinuité par protection, par peur, par doute aussi parfois. Dans le cas présent, j'étais tellement convaincu d'une possibilité d'amitié que j'ai produit des efforts conséquents, même dans l'adversité croissante de nos échanges.

Le constat d'échec auquel je me résigne aujourd'hui déborde le cadre même de la relation avec S. Il remet en question ma conception toute personnelle de l'amitié.
J'ai besoin de désirer pour me motiver à aller vers l'autre de façon régulière. Je concevrais même volontiers l'amitié (masculine) comme une excroissance, une version modifiée, de l'amour en quelque sorte. Je crois également au poids du souvenir dans la constitution de l'amitié. Ce sont les moments forts vécus ensemble qui portent haut ensuite le sentiment éprouvé pour l'autre, qui créent ce lien durable. L'intensité des échanges partagés ensemble constitue à mon sens le meilleur vecteur pour pérenniser une relation authentique. Cette vision très peu normative de ce qui constitue une amitié traditionnelle serait-elle erronée? Aurais-je donc tout faux?
Cette perception manque peut-être de caractère adulte mais j'ai besoin d'être ému pour apprécier quelqu'un et je veux croire que l'un des éléments fondateurs de l'amitié réside dans la place spécifique réservée à l'autre dans la prioritisation de ses choix (dans une forme d'exclusivité, non pas bien sûr dans la globalité de la vie de l'autre mais dans un coin particulier de son univers).

En écho à cet échec me revient le souvenir d'un copain d’enfance. Il avait commencé le basket avant d'arrêter rapidement, pas assez doué et trop dilettante pour la compétition sportive. Je le voyais essentiellement à l'école, primaire puis secondaire avant mon départ pour le sport-études. C'est surtout lors de ces dernières années que nos liens se sont tissés. Sa sensibilité, son caractère plutôt discret, son côté rêveur, presque marginal ne permettait pas de l'enfermer dans un formatage bien précis comme aimait à le faire la conservatrice ville de province où j'habitais. Les souvenirs sur lesquels je m'appuie pour l'affirmer sont flous mais je me rappelle d'une volonté commune de donner suite à notre amitié naissante après mon départ de l'école. Il y a eu déclaration d'intention mais je n'ai jamais pris la moindre initiative, me sentant totalement incapable de gérer ce genre de relation à l'époque. Les choses ont tout de même bien changé aujourd'hui de ce côté mais l'amitié reste un engagement complexe, à tout âge et sans doute pour chacun de nous. A bien y réfléchir, si on neutralise la notion du temps tantôt amplificateur, tantôt pacificateur des sentiments, je me demande si je ne regrette finalement pas plus cette relation que celle qui vient de m'échapper dans les tâtonnements d'une vie où tout ne fonctionne pas toujours selon notre propre volonté.

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Commentaires
H
Non, au contraire, je crois que c'est bel et bien une composante réelle de l'amitié, un amour quasi physique, on va dire sublimé, et/ou une tendresse particulière. Et certainement parfois,une élection pour des qualités et des échanges valorisants, spécifiques, mais ça n'est pas toujours le cas: souvent certains se choisissent des amis qui correspondent à un stade d'évolution de leur vie, auxquels ils veulent ressembler, etc, on se comprend, on vit la même chose. ça c'est déjà plus limité...Dans mon post, je doute surtout des faux-semblants, des faux-amis aussi, en sachant que je me sens avoir ma "responsabilité" aussi dans certains ratés. C'est décevant,voire blessant parfois, voilà, mais je crois bien sûr qu'il faut rester ouvert au futur.
M
hoooooo trêve de modestie Mr Hugo, ton texte est superbe (à lire sur gayattitude sous ton pseudo). J'aurais donc bien tout faux à te lire. Méfiant je serai aussi mais je laisse encore l'espoir vivre. ;-)
H
C'est drôle comme cela recoupe le thème de mon dernier post. En plus fin:-) Curieusement, ce que tu évoques comme sous-bassement de l'amitié, la "préférence" ("J'ai besoin de désirer "), je l'ai connu et c'est finalement devenu un obstacle quand cette personne a voulu faire une sorte de ménage autour d'elle, en rénovant son couple avec un nouvel amour. Il semblait impossible que je fasse partie du du nouveau voyage, comme je faisais partie de l'ancien...
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