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1 avril 2007

Billet de mars

9433

Une chasse au sorcière obligeant la population à déclarer sa collaboration avec la police secrète communiste. Une volonté d’interdire aux enseignants de parler d’homosexualité et donc d’homophobie. Nous sommes en Pologne. Nous sommes en Europe. Est-ce l'absence de constitution européenne qui empêche les droits individuels d'être respectés au sein du territoire européen?
Nous pouvons en tout cas être fier de voir émerger dans notre europe occidentale des films comme l'émouvant et très beau film de Téchiné "Les Témoins", sorti récemment, qui aborde avec rigueur et maestria fictionnelle l'émergence du sida dans les années 80 (j'y reviendrai peut-être ultérieurement).
 

La campagne française pour les présidentielles est bel et bien lancée. Il est désormais plus clair de juger Ségolène Royal dont les prestations publiques se sont sensiblement améliorées après certains tâtonnements qui avaient introduit le doute sur ses compétences. Mieux préparée, elle semble mieux aborder les problèmes et ses interventions trouvent désormais une expression plus enjouée que le rythme monolithique de ses premiers passages en public. Son programme se décline en de nombreuses idées manifestement de gauche, au rang desquelles figure notamment la mise sur pied d'une véritable concertation sociale entre syndicats (qu'elle veut plus forts) et patronat avec arbitrage éventuel du gouvernement. Un système qui fonctionne en Belgique et permettrait de sortir des oppositions continuelles et ferait peut-être naître une tradition de compromis parfois bien utile pour la paix sociale.
Evidemment, certaines idées convainquent moins (sa conception sur le traitement de la délinquance juvénile) et sa posture très mitterrandienne de suivre avant tout son intuition peut provoquer quelque pensée malheureusement définie ainsi que le risque que le parti ne fasse pas bloc autour d'elle.

Si le ralliement autour de sa personne peut s'accélérer au cours de cette campagne, il semble cependant encore difficile pour une bonne partie de la population de saisir pleinement sa personnalité, empêchant ainsi une forte identification, indispensable pour un vote massif en sa faveur. J'y verrais peut-être une explication dans le paradoxe suivant. S. Royal incarne la modernité par sa simple condition de (jolie) femme candidate à l'élection présidentielle ainsi que par sa volonté de réformer la façon de faire la politique (démocratie participative, volonté de rétablir le dialogue à tous les niveaux, décentralisation accrue). Mais elle représente dans le même temps une forme de traditionalisme, visuellement exprimé par sa posture physique assez rigide et hérité par son éducation familiale dont elle s'est certes largement affranchie mais finalement pas totalement. Cela se traduit par des idées symboliquement assez vieille France de placer la famille (et l'école) au centre de son programme et des fondements de notre société ou encore la façon de mater la délinquance des mineurs et l’exaltation de la nation (dans une posture très différente de Sarkozy certes mais à la symbolique très évocatrice).
Le décalage entre ces deux perceptions antagonistes brouille sans aucun doute les repères d'une frange de la population : elle insinue un certain doute auprès de la gauche progressiste (et l'aversion des libertaires comme Michel Onfray) par son image parfois trop conservatrice et déstabilise par certaines de ses options jugées tantôt trop audacieuses, tantôt trop autoritaires l'électorat plus centriste.

Ségolène représente cependant à mes yeux aujourd'hui la seule issue pour empêcher le pays de basculer à droite et pour un certain temps. La machine de guerre de l'UMP risque de verrouiller toute possibilité de changement et Nicolas Sarkozy, une fois élu, pourra compter sur son populisme pour favoriser sa réélection. Avec les dangers connus que sa politique pourrait créer (désordre social et dans les banlieues, un conservatisme éthique isolant la France des autres grands pays européens sur ces questions, une Europe libérale et sans possibilité de transformation radicale impulsée par la France à ce niveau,…).
Quant à Bayrou, je crois que c'est la force de persuasion des deux candidats principaux qui laissera à distance ce dernier dans les urnes. Bayrou président, c'est la droite au pouvoir, la mollesse de la non-action, la crise institutionnelle profonde (il sera incapable de rallier sous sa coupe une majorité à l'assemblée lors des législatives). Bayrou, c'est un peu l'actrice virtuelle Simone dans le film du même nom, créée pour répondre aux attentes du public : un candidat hors système dans une France qui n'a plus foi dans l'institution politique, hors du clivage gauche-droite dans un contexte où un candidat peine à se révéler compétente aux yeux du public (un peu machiste sur le fonds) alors que l'autre fait peur. Le président potentiel Bayrou en fait n'existe pas.

Vu que les Verts sont cette fois inaudibles (j'aurais voté Mamère en 2002 et sans regret même après le 21 avril), que le reste de la gauche est avant tout non-participationniste, que le vote utile sera de toute façon bien nécessaire, Ségo sera mon vote virtuel cette année.

Finissons avec un sujet plus léger : Gaston Lagaffe a fêté son 50è anniversaire en mars de cette année et paraît toujours aussi jeune et surtout moderne. Il pourrait prendre place dans n'importe quel défilé de mode actuel. Le jeans hyper moulant, les cheveux ébouriffés, la démarche nonchalante, l'attitude dégagée, l'esprit un brin désenchanté, il incarne parfaitement une certaine jeunesse actuelle.

Plus grave par contre: Britney Spears va mal. En cure de désintoxication, elle aurait tenté de mettre fin à ses jours. Ses ennuis ont amené son ex Justin Timberlake et son producteur Timbaland à lui venir en aide (pour éviter sans doute un "oops I dit it again"). Nous aussi mobilisons-nous pour Britney. Rasons-nous la tête par solidarité. Bon, je vous laisse la primeur de l'initiative...

 

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Commentaires
M
C'est surtout un problème de système institutionnel présidentiel où le chef de l'état, lorsqu'il est élu, décide de la politique intérieure et fait doublon avec le Premier Ministre.
M
Mais non, tu ne manques pas d'humour. Par contre, à mon point de vue, tous les candidats manquent de dimension INTERNATIONALE. C'est essentiel. Même s'il dirige, le président(e) représente la nation à l'extérieur et le gouvernement s'occupe des actions intérieures et le débat actuel manque singulièrement de hauteur de vue. Est-ce orienté par la presse ?
M
J'avais totalement perdu de vue que c'était le 1er avril. <br /> A moins que je ne manque totalement d'humour au fonds :-)
P
Je cherche le poisson d'avril. Ségolène en cure de désintoxication ou Britney incarnant la modernité?
M
Et si Nicsark se rasait le crâne, ça aiderait Britney ? j'ai toujours de difficultés avec le 1er avril, pas avec Gaston.
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