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Mo's blog

9 décembre 2008

Et si cela passait désormais ici...

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1 septembre 2008

Facebook

Longtemps j'ai fui Facebook.
Je n'aimais pas ce dévoilement public qui contrastait tant avec l'anonymat à la fois tranquille et libéré de ce blog ou des sites de rencontre autorisant plus d'intimité et de fantaisie. Cette participation consciente à une forme de big brother (pourtant bien éloignée de celle en œuvre dans le THX 1138 de George Lucas) représentait une intrusion gênante dans ma vie privée, le tout à portée de clic.
J'avais lu en outre que beaucoup d'employeurs consultaient Facebook, notamment dans un but de disqualifier un candidat dans la masse de postulants.
Toute manipulation de cet outil virtuel pourrait donc constituer une empreinte indélébile dans le traçage de mes préférences, mes états d'âme ou mes fréquentations.

Profitant d'un moment de temps libre prolongé, je me suis néanmoins lancé dans l'aventure récemment. Je peux facilement en identifier la raison. Au travers de ce blog, j'avais déjà tenté de retisser ces derniers temps un lien entre le passé et le présent.
Longtemps durant, je m'étais établi une frontière autant géographique que mentale entre mon adolescence familiale et mon déménagement à Bruxelles qui s'est conjuguée avec la découverte de ma sexualité. Un passage obligé pour me donner un nouvel élan, oublier les spectres du passé, les figures de style (comportementales) imposées pour faire émerger un nouveau moi plus conforme à ma nature profonde et à mes désirs. La mise à distance a produit ses effets et c'est avec un soulagement certain que le fossé entre deux vies apparemment irréconciliables s'est transformé en gouffre avec un abandon de mémoire libérateur. Je pouvais me créer une nouvelle image sans que quelqu'un ne s'étonne des transformations ou ne me juge.

Bien du temps s'est écoulé depuis. Motivé par les réflexions de mon blog (pas toujours diffusées d'ailleurs), j'ai pris contact il y a peu avec des deux à trois anciennes camarades, à la fois pour mieux comprendre le passé et oser affirmer qui j'étais (la sexualité est tout de même une identité, en tout cas elle l'est pleinement pour moi). D'une certaine manière, je ne me sentais pas assez fort jusqu'alors pour affirmer haut et fort cette vérité. Une forme de culpabilité très profondément enfouie continue encore ça et là à me hanter et m'empêche de banaliser totalement en terrain incertain ma vie affective.

Cette démarche de réconciliation de son histoire personnelle relève d'une volonté assez commune de relier les fils épars de son existence pour leur donner un semblant de cohérence. Revoir ou discuter avec d'anciennes connaissances pour atomiser le temps, rapprocher les différentes étapes de sa vie. Comme si de la confusion, l'évaporation des souvenirs individuels devait surgir tôt ou tard, par la grâce de leur partage, la clarté du sens des événements. En rompant la discontinuité des périodes passées de notre vie, nous nous rassurons sur le futur et surtout son terme. Si notre existence parvient à former un tout homogène, pourquoi n'en serait-il pas ainsi aussi lors de notre passage vers un autre monde?

Je me suis donc lancé. J'ai cherché dans l'annuaire les personnes qui avaient pris une place durant mon enfance et adolescence. Avec quelques surprises pas toujours heureuses, notamment des changements de physionomie parfois effrayants. J'ai retrouvé pas mal de camarades d'école primaire (6 à 12 ans) et bizarrement très peu du secondaire. Dernièrement, la personne dont l'évolution m'intriguait le plus s'est manifestée. Syl, ce trouble ado inassouvi, n'a visiblement pas trop changé physiquement. Marié, un enfant, il mène, dans le calme de la campagne ardennaise, une vie apparemment bien rangée.

A bien des égards, ma curiosité a été satisfaite au travers de ce site. Le profil de mes camarades m'a révélé dans les grandes lignes leur évolution physique, leur parcours professionnel, leur situation affective ou leurs loisirs. Mais je ne peux dissimuler un sentiment global de déception. Certes, l'absence de contact direct empêche la découverte de vérités plus cachées ou un échange sur notre passé mais devant les photos qui s'étalent devant mes yeux, les quelques mots qu'ils ont couchés sur la toile, j'ai l'impression que rien d'extraordinaire ne finira par émerger. Une déception tirée de la banalité des existences, de la faiblesse des liens passés et que rien ne semble pouvoir transfigurer. Je pourrais tenter tout de même d'aller plus loin, en me rendant à ces retrouvailles récemment évoquées par l'un d'entre eux. Mais je ne m'imagine pas révéler à chacune de mes conversations que je vis avec un garçon en ignorant les réactions (sans doute non verbales) de gens restés vivre dans leur province. Je trouve peut-être là ce qui reste comme une limite dans l'affirmation de moi.

Mais plus encore l'espoir absent de raviver une flamme intime probante m'enjoint à me tenir à distance. Je crains la vacuité résultant de cette rencontre, qui ouvrirait de manière trop flagrante cette brèche de discontinuité dont l'apparente reconstitution des séquences ne pourra plus cacher le leurre.

26 mai 2008

Des mots qui s'effacent

Si le fait de blogger constitue une réponse à une préoccupation, une solution à une demande intérieure forte, l'absence d'écriture constitue-t-elle un symptôme quelconque?

Sans doute non me direz-vous: il suffit de vivre les moments présents, se laisser emporter par le plaisir de vivre. Je parviens toujours à m'étonner de cette capacité qu'ont les gens même parmi des grosses têtes à évacuer le questionnement, la réflexion sur la condition humaine et sociétale. Il y a bien moyen de vivre sans barrière intérieure semblent-ils m'enseigner.
Mais après avoir goûté à l'écriture, nous savons pertinemment que nous ne n'appartenons décidément pas à cette catégorie, que le tourment ne nous abandonnera jamais et qu'il faudra accepter de le prendre avec soi tout au long de son existence.

Reste donc le silence comme symptôme à moins qu'il ne soit fin de cycle. Les deux hypothèses sont possibles. J'ai déjà beaucoup écrit et ma vie actuelle est parsemée d'événements dont j'ai pu commenter la forme. Quoique. Le questionnement sur la plongée dans une période charnière s'est intensifié depuis près d'un an. J'ai définitivement quitté la prime jeunesse à laquelle je ne parviens plus à m'identifier. Elle m'impressionne toujours, m'attire encore mais réserve aussi de temps en temps le doux sentiment d'avoir atteint un stade ultérieur. Dans bien des cas, cette post-adolescence s'exprime soit dans une naïveté (compréhensible mais dépassée à mon goût), soit dans un inaccomplissement d'ordre psychologique, affectif, voire même matériel qui ne me fait pas regretter de l'avoir quittée.

Mais cette distance ne signifie en aucune manière séparation. Je m'accroche toujours à son wagon d'une manière ou d'une autre, je tiens à y accéder. Non plus donc en élément constitutif, parmi mes semblables mais comme figure différente, assumant cette maturité, voire ce rôle de balise que je peux (nous pouvons) constituer à un moment.
J'en tire probablement un plaisir supplémentaire quant à mes défis de séduction. Plaire encore à une jeunesse (attirante - les deux doivent encore aller de pair) me rassérène face à mes incertitudes, renforce mes éventuelles victoires que représentent les conquêtes.
Cette période latente qui m'autorise encore ces succès ne saura durer éternellement et c'est sans doute cette proximité avec ce qui m'apparaît trop comme une forme de déchéance qui m'empêche tout détachement de longue durée, voire définitif.

Pourtant, une partie de moi y aspire. Cette vie rythmée de sorties, de séductions (même si elles n'occupent pas toute mon existence loin de là) génère des stress de toute forme dont les manifestations agissent directement sur mon corps (et ne pas avoir possession de son bien-être corporel, c'est perdre le contrôle de son existence) mais aussi des obligations qui ne correspondent pas toujours aux désirs intérieurs les plus profonds. Le prix à payer est parfois lourd et une forme de lassitude finit par s'installer.

Devrais-je continuer à raconter des rencontres intéressantes pour donner sens- à côté du simple plaisir-  à ma démarche par l'analyse d'un constat et la révélation de certaines vérités individuelles et donc universelles (l'accès à une intimité inviolable sans cette approche sexuelle) et par sa diffusion même seulement confidentielle?
Ou dois-je admettre qu'au bout de ma lassitude devra finir par émerger (dans un optimisme presque beat) de nouveaux projets, de nouvelles formes d'épanouissement, d'enrichissement censé m'apporter un nouvel équilibre à moyen ou long terme ? Le silence serait alors un passage obligé pour refermer une tranche de vie. Une part d'honnêteté m'y incite, une forme de modestie aussi car coucher des mots, c'est leur donner une consistance, une importance que je ne parviens plus aujourd'hui à justifier.

 

22 avril 2008

Standard champion (ou l'impossible partage?)

Ce dimanche soir, j’ai vécu un moment historique, inoubliable, devenu presque inespéré. Mon équipe de foot favorite, le Standard de Liège, est parvenue à décrocher le titre de champion de Belgique pour la première fois depuis 25 ans.

Depuis toutes ces années, les déceptions ont été régulières, les railleries permanentes de la part des supporters rivaux. Dans ces moments où certains ont pu céder au découragement, j’ai sans doute encore davantage puisé un sentiment d’appartenance à ces couleurs rouges et blanches. Et bien d’autres (plus encore que moi) ont manifesté une ferveur pour maintenir le mythe du club (sans eux, il n’existerait probablement plus). L’enthousiasme sans limite a permis le retour de l’enfer de Sclessin sous les chants d’un public chaud, latin, incomparable dans notre plat pays.

Le miracle s’est produit dimanche soir avec un scénario idéal : le match nul d’un adversaire l’après-midi autorisant à devenir champion le soir en cas de victoire face l’ennemi de toujours Anderlecht placé en embuscade, le coup d’envoi donné par Zizou (ami personnel du manager du club) et cette victoire 2-0 (acquise grâce aux buts d’un joueur ayant évolué l’année dernière chez ce rival), avant la liesse dans les rues de la cité ardente survoltée par l’exploit (le club ne disposant « plus » que du 4ème budget du championnat, deux à trois fois moindre que celui d’Anderlecht mais alignant des jeunes joueurs au potentiel phénoménal sous les ordres d’un grand monsieur).

Cet événement a généré en moi une puissance émotionnelle phénoménale. Je revois tous les moments difficiles que j’ai connus comme supporter, les bonheurs intenses glanés ça et là sans atteindre le climax de ce titre. C’est un peu comme si ma vie avait atteint un objectif, une raison, quelque chose d’inaliénable, gravé à tout jamais.
Pour certains, ce firmament (le plus beau jour de sa vie comme on dit souvent) se matérialise davantage par des événements comme un mariage par exemple. A cette occasion, les félicitations fusent, les marques de partage du bonheur se répandent.
Pour mes proches, qui connaissent mon engouement et ma passion pour le club, l’incompréhension prédomine (encore plus parmi les gays je dois avouer) et il semble leur être impossible de faire preuve d’empathie à ce sujet.
Dimanche soir et lundi matin (à l’exception des deux à trois personnes avec qui j’ai partagé le bonheur en direct), je n’ai reçu qu’un seul message visant à partager mon bonheur. Cela n’entache en rien mon plaisir (les supporters d’un club de foot, c’est aussi une grande famille, sans connaissance véritable entre eux mais avec ce lien vague, fugace mais sublimé par des instants intenses partagés dans un stade ou dans un café). Ceci vient seulement rappeler un constat (sans jugement particulier car je m’associe à cette vérité) sur la nature fondamentalement égoïste de l’être humain qui n’est probablement capable d’altruisme que par conditionnement culturel et spécialement dans les domaines qui le touchent.

Dire cela, c’est déjà estimer par nature l’inutilité de cet article en direction de ses éventuels lecteurs. Qu’importe, je vous ferai partager (ou non) ce cri de ralliement, presque possédé, d’un supporter « rouche ». C’était il y a deux ans. Sa prophétie ne s’est pas alors réalisée mais elle convient dorénavant si bien au contexte actuel…

http://www.youtube.com/watch?v=fbRRYHTiuOY

17 avril 2008

Un séjour en Israël

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Un voyage en Israël, lieu d’interaction, de friction, de fusion entre deux perceptions dominantes et presque antinomiques, spécialement pour un gay étranger.

Dans le monde occidental, Israël incarne aujourd’hui l’insécurité la plus totale. Que les commentaires émanent de la famille, des amis ou de collègues, l’annonce du voyage a surpris, inquiété, fait l’objet de railleries sur le risque de ne pas en revenir.  J’ai éprouvé également ce doute devant l’attention médiatique portée au  terrorisme né du conflit israëlo-palestinien et les appels à la mort de l’état hébreu véhiculés par l’Iran ou le Hamas (pour ne citer qu’eux). Cette terre tant convoitée a d’ailleurs subi les effets  du 11/09 par ricochet, avec un effondrement du tourisme. Seuls y voyagent aujourd'hui  les juifs du monde entier dont une partie (français et américains principalement) a investi dans l’immobilier pour se garantir une porte de sortie en cas de situation intenable  dans leur pays,  avec un boom sous-jacent des prix. L'angoisse que ressentent actuellement les israëliens ne porte pas tant sur les menaces proférées par les pays voisins que vis-à-vis de la société néolibérale qui s’est installée, obligeant à titre d’exemple une femme de 55 ans (et en couple) à conduire son taxi 11 heures par jour pour s’en sortir. Une peur qui n’est pas la nôtre, centrée sur ces fameuses tours qui s’effondrent, ces kamikazes qui se font exploser, cette crainte diffuse d’être là au mauvais moment.

En rejoignant Tel Aviv, nous plongeons au sein d’une ville libérale, d’accueil pour tous les gays nationaux, loin de ces régions où la religiosité ne leur permet pas de s’épanouir. La gayttitude qui s’y déploie peut-être comme nulle part ailleurs s’incarne dans l’imagerie de ces corps finement dessinés lors de leur passage obligé par l’armée et la culture du sport qui l'accompagne, par l’uniforme qu'arborent fièrement ces jeunes soldats comme symbole du service rendu à la nation (le souvenir persistant de l’effroyable Shoa demeure le seul véritable trait d’union entre les citoyens du pays affirment certains intellectuels), par ce goût du beau qui semble régner, magnifié il est vrai par la fulgurance de regards bleu-océan – le plus beau peuple disent ceux qui sont passés émerveillés par là.

Et quand ce corps uniformément musclé (avec la parcimonie qui relève de l'élégance), ce déploiement lascif de danseur, ce sourire tendre, ce regard profond atterrit sur les draps, sous ses doigts, une forme de finitude s’inscrit dans le creux du cerveau. Bien sûr, le moment était mal choisi, les circonstances climatiques et personnelles pas du tout idéales mais l’image de perfection qui s’est figée devant mes yeux rend plus palpable l’inatteignable possession de l’autre. Ce corps que l’on voudrait pétrir jusqu’à en saisir les entrailles, qu’il se mue en présence éternelle se transforme au contraire en une altérité intouchable bien que si proche, une œuvre à regarder encore et encore, tant et plus, avec le respect qui leur est dû. Le désir est présent mais impossible à surpasser. Je bande et je débande. Il me suffirait de sortir du cadran, devenir spectateur de mon propre acte pour retrouver la sensation du climax désirant. Mais je perds pied, le contrôle m’échappe. Comment adopter la posture dominante qui m’est assignée (par lui ou par moi ?) face à la puissance de cette statue angélique qui me renvoie à ces muscles pas assez façonnés, à ce visage qui semble traduire particulièrement aujourd’hui le poids des années, à cette fragilité toujours prête à exploser et qui se réveille forcément ce matin?  

Un éclat de bombe en plein coeur face à cet absolu désarçonnant. Son uniforme vert au fonds du sac en écho aux M16 que portaient en bandoulière la veille dans les rues de Jérusalem de jeunes soldats convaincus de leur mission, non loin du « Western wall », mur infranchissable, ce lieu sacré que tu ne comprends pas - faute de foi. Tu crois pourtant à la chaleur quand elle n'est pas suffocante, à ces plages le long desquelles tu t’exposes et mates le paysage luxuriant de ces galbes avantageux, à ces ruelles et terrasses au décor si paisible (tu as totalement oublié l’effroi que la visite de cette ville a pu susciter)  mais leurs traces éphémères ne peuvent constituer un projet structuré. Immergé dans cette ambiance légère, presque artificielle, tu devines qu'un jour, une boule de feu jaillira dans ce ciel faussement apaisé. Que ton âme finira par la rejoindre. Seul Dieu (s’il existe) pourrait dire où elle te mènera. Toi tu ne le sais toujours pas.

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2 mars 2008

Vers un contrôle du désir?

La présidence Sarkozy annoncerait-elle une nouvelle ère judiciaire?
Avec la récente loi sur la rétention de sûreté (et sa rétroactivité recherchée), le citoyen doit désormais s’improviser médium. Un nouvel adage lui est imposé : "nul n’est censé ignorer la loi…future". Une bien étrange conception de l’état de droit au delà du projet répressif lui-même intenable et par ailleurs bien dangereux dans l’esprit qui l'entoure.
Parlons-en des pédophiles, ceux à qui s’adressent majoritairement ce texte législatif . Le héraut de cette lutte menée en Belgique il y a dix ans durant l’affaire Dutroux, qui fut l’avocat des parents de Julie et Mélissa, vient d’être mis en examen pour détention d’images pédophiles, avec le retentissement que l’on imagine. Les plus grands pourfendeurs d’une déviance ne lutteraient-ils donc pas contre leur propre nature, leur engagement étant censé répondre à un conflit interne intenable ?
Ces deux faits se rejoignent pour une réflexion quant à la volonté d’une maîtrise sociale du désir.

Avant toute chose, on peut regretter qu'un seul mot (pédophile) recouvre toute une panoplie de situations foncièrement différentes. La désignation d'un tel vocable conduit de nos jours son auteur à l’opprobre sans laisser de place à la nuance. Nous vilipendons de la même manière une personne éprouvant un désir voyeur envers un mineur et l’individu qui le (la) viole, voire l'assassine.
La justice dans sa pratique quotidienne tend heureusement à distinguer ces différentes situations mais son application ne nous dispense pas de nous interroger sur les questions sous-jacentes que la répression résolue de la pédophilie interdit d’envisager.
Ainsi, une personne majeure (de 17 ou 18 ans) qui a une relation avec un(e) ado de 14 ou 15 ans commet une infraction envers la loi sans que cela ne me semble poser un réel problème d’un point de vue moral. L’âge est une donnée généraliste du législateur visant à protéger le plus grand nombre mais parfois, cette règle fige certaines réalités particulières.
Nous pouvons pousser cette interrogation plus en avant avec d'autres situations.

Le passage à l'acte avec un mineur est bien entendu la plupart du temps répréhensible dans la mesure où l'adulte profite de la naïveté d'un enfant/ado ou joue sur son autorité et/ou sa force pour parvenir à ses fins. Il peut cependant exister des situations exceptionnelles plus complexes où certaines expériences juridiquement pédophiles ont été totalement consenties, voire même désirées par le jeune (j’en ai entendu pas mal autour de moi). Si la psychanalyse est parvenue depuis Freud à démontrer l'existence d'une sexualité dès le plus jeune âge, cette révélation a sans doute induit des manoeuvres de contrôle social de ces pulsions immatures (cachant parfois des désirs légitimes mais jugés pervers aux yeux des gardiens de l’éducation) comme en atteste le peu de relais de cette réalité dans les médias.

Autre catégorie faisant l’objet d’une traque inlassable des autorités (et sans doute plus que n’importe quelle autre grâce aux preuves technologiques sous-jacentes –compensant l’impossibilité de mettre à mal les agressions domestiques bien plus nombreuses), les acheteurs d'images pédophiles adoptent des comportement que nous pouvons juger moralement et juridiquement condamnables dans la mesure où ils entretiennent l’offre (et donc l’abus d’enfants). Mais quel avis poserions-nous si l’individu est possesseur d'images glanées ça et là sans contrepartie financière? 

Certaines organisations ultra-catholiques ont tenté ces dernières années d’interdire des œuvres d'art contemporain mettant en scène des enfants dans le plus simple appareil, en affublant du terme de pédophile les organisateurs ou (dans une explication plus mesurée) considérant les oeuvres comme une vitrine pour les pédophiles. Derrière cette idée se cache l'idée fallacieuse (car niant l'inconscient des individus) que c'est l’offre qui crée le désir des individus, argument repris ailleurs pour vilipender toute expression de l'homosexualité dans les médias. Soyons clairs, si pour quelqu’un de progressiste, la censure d’œuvres (ou de média) n’est pas acceptable et à ce titre la vue d’un enfant nu dans ce cadre ne peut être vu comme révulsant, il faut alors admettre que nous ne pouvons pas contrôler les désirs. Rien ne pourra empêcher un individu d’avoir un désir, qu’il soit homosexuel, fétichiste (lesquels ont été récemment plus ou moins acceptés comme des comportements non déviants) ou zoophiles, pédophiles (que nous considérons comme déviants, cette dernière étant même devenue la perversion majuscule de notre temps).

Tout être humain porte en lui des désirs déviants (ou leur germe). Pas seulement d’ordre sexuel d'ailleurs, l’envie de meurtre qui nous a sans doute traversé l’esprit un jour dans un moment de colère en est par exemple un autre. Dans ce dernier cas, nous admettons aisément la frontière existant envers la tentation et la matérialisation et il est communément admis que c'est une démarche raisonnée qui nous empêche de passer de l’autre côté, celui de la transgression. Il en va de même à mon sens pour les désirs sexuels. Prenons l’imagerie du sexe sans capote, qui s'est considérablement accrue depuis l’émergence du sida devant la prédominance du discours de prévention qui  établi sans le vouloir le non-safe-sex comme une forme de transgression. Certains passent à l’acte mentalement avec le visionnage de films pornos bareback (qui se sont d'ailleurs généralisés avec pour effet pervers que la transgression est devenu la norme, avec le risque associé pour les acteurs et les jeunes spectateurs en raison du relapse qu’il peut favoriser), tout en veillant à contrôler leurs éventuels désirs de relâchement dans la vie quotidienne devant le risque fait à soi ou à autrui (dans le cas de la personne séropositive).
En somme, l’être humain dispose toujours d’une part consciente qui oriente au final son comportement. Le risque qui pourrait se profiler à l’avenir serait de condamner le désir par anticipation d’un quelconque acte en prétendant pouvoir contrôler l’inconscient humain par la répression alors que seul le comportement est à même de devoir être judiciarisé.
C’est pourquoi à la question de savoir s'il faut condamner un pédophile qui aurait conservé des photos d’enfants partiellement dénudés glanés ça et là sur internet, à la télévision ou dans des magazines ordinaires, sans contribution au marché économique, je répondrais par la négative.

Dans le prolongement de cette idée, la loi sur la rétention de sûreté tout comme le projet de contrôler les enfants dès 3 ans sont des tendances lourdes et dangereuses qui font craindre un contrôle de l’esprit humain avec les dérives que cela sous-tend : le projet mené à terme pourrait remettre en cause des acquis en matière  de liberté individuelle (et qui sait de réactualiser la liste des désirs jugés déviants en y incluant par exemple le désir homosexuel).

24 février 2008

Vacances

Voici donc les vacances terminées. Depuis mon retour, j'ai pensé n'avoir rien à écrire avant d'y songer puis d'encore me raviser. Au fonds, en me rendant dans une même destination pour un même profil de vacances, je pourrais faire appel à un simple copier-coller des autres années. Et pourtant ce serait admettre qu'elles sont répétitives, prévisibles, ce que je ne conçois pas comme tel. A chaque fois la tonalité du vécu diffère. Les habitudes se modifient en fonction des circonstances (la chambre occupée, l'état d'esprit, le temps, les événements - comme la période de carnaval cette année et tous ces jeunes canariens incroyablement beaux circulant dans les rues) et bien sûr les rencontres.

Libidineuses forcément à GC. Certains additionnent jusqu'à trois ou quatre mecs par jour. Conscients de cette réalité, j'ai affirmé à L. au début de séjour (uniquement sous le ton de plaisanterie?) que nous ne reviendrons plus à GC le jour où nous nous chopperions une chaude pisse. Loin de moi, les objectifs chiffrés de mes congénères, prime plutôt une exigence pseudo-qualitative (croire maîtriser tous les critères théoriques de l’homme idéal reste une chimère). Cette année, il y eut au moins de la nouveauté. Jamais nous n’avions baisé avec un anglais. Heureusement, ce ne fut pas le genre oxfordien, au langage policé et à l'allure pincée mais le sexy lad avec sa grosse chaîne autour du cou, buvant de la bière, un brin vulgaire (mais pas trop tout de même). Deux jours plus tard, dans l'effervescence d'un samedi dense, nous nous sommes retrouvés avec trois autres garçons sans l'avoir cherché, dans un élan presque naturel, un déroulement pas glauque le moins du monde, s'éprouvant même comme la réalisation d'un fantasme que la raison en d'autres temps aurait repoussé.

Et puis il y a les autres. Laurent, par exemple, avec qui nous avons dragouillé au début du séjour, avant de nous rendre compte qu'il était en couple. L'entrée en scène de sa moitié m'a échaudé, ne m'empêchant pas de converser ou danser en leur compagnie mais en veillant à refermer à temps la porte car non, ça n'allait pas la faire. Les gens ne le comprennent parfois que trop tard et peu parviennent à ne pas en tenir rigueur. Durant la suite de la semaine, Laurent, magnanime, s'est échiné à expliquer sa joie de nous avoir rencontrés, à créer des liens ignorant superbement le message non verbal de son conjoint. Les promesses de maintien d'un contact ont été répétées, reportées jusqu'à la soirée finale lors de laquelle il m'explique qu'il s'en va sans état d'âme. Un discours en anti-thèse du mien. Moi avec des pincements au cœur face aux souvenirs, ceux-là même qui servent ou serviront de baume au vieillissement, qui donnent sens par la matérialisation consciente du mouvement, de la participation à une aventure commune par opposition aux langueurs éternelles et sans mémoire du repos final. Des souvenirs qui dépassent ma propre personne en incluant d'autres figures. Me rappeler de leur présence, c'est leur offrir une place dans la dynamique existentielle, c'est les substantialiser par delà l'effervescence de la foule dans laquelle nous semblons noyés. En renonçant aux souvenirs, Laurent m'a exclu de sa mémoire, a nié la réalité signifiante de mon existence. Nous nous sommes finalement quittés sans échanger une quelconque coordonnée. Rideau, enfin pout moi souple et léger, volontiers entrouvert, connecté avec les ombres tapies derrière le décor – j’ai vécu donc j’existe. 

6 février 2008

Une vie antérieure part 19 : « Une déclaration »

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J’aurais pu fuir, nier, m’indigner, j’ai juste failli pleurer. Je ne pouvais y échapper. Je lui fais penser à son meilleur ami, ce n’est donc pas si grave. J’ai cherché du réconfort dans ses yeux pour apaiser mes craintes face au monde inconnu qui devrait tôt ou tard s’ouvrir à moi.

 Samedi soir, milieu de la nuit. Je déambule dans les rues surpeuplées de ma ville de province, les traditionnelles fêtes de Wallonie battent leur plein. Je parcours divers endroits en compagnie de mes coéquipiers de basket et de leurs proches. Je parle calmement à la copine d’un de mes coéquipiers, Stef, avec qui j’entretiens d’excellents contacts. Je me sens à l’aise en sa présence, elle témoigne à mon égard d’une attention particulière, semblant déceler et rechercher plus que d’autres la sensibilité derrière ma timidité. Son attention me valorise et m’attire vers elle. Quelques mois plus tôt, j’ai même acquis la conviction qu’il s’agissait de mon style de fille. Une jolie mulâtre, des yeux perçants, encore et toujours un caractère bien trempé.

Il fait doux comme septembre nous le réserve dans ses meilleurs intentions. Rien ne laisse transparaître le souffle tourbillonnant autour de nous, ni moins encore présager la bourrasque qui va s’abattre sur moi. Stef a interrompu notre conversation et me conduit en marge de mes camarades. Postée face à moi, elle me regarde fixement dans les yeux et m’adresse cette phrase dont les mots vont rapidement s’entrechoquer dans ma tête: « je me suis demandée si tu n'étais pas homo…».

Au milieu de cette foule, dans ces ruelles sombres et animées, le brouhaha des voix proches, et lointaines s’est soudainement arrêté, le monde à mes côtés s’est résolument figé. Je n’ai qu’à réactiver mes défenses, elles m’ont préservé de toute remise en cause depuis des années. Lui rire au nez, m’indigner, fuir, refermer le chapitre. En l’espace de 5 secondes, mon cerveau a toutefois emprunté un autre virage. Il a saisi la brèche et profite du chaos ambiant pour une échappée solitaire. « Tu as peut-être raison », lui dis-je, les larmes aux yeux. Elle me dit qu’elle ne veut pas me faire pleurer, qu’elle cherche juste à m’aider.
Je ne sais pas ce qui m’a poussé à lui dire oui, ou plutôt je le sais trop bien. Ce désir pour les garçons, cette tentation qui court depuis des années. Intermittente mais régulière et qui s’est réveillée pas plus tard qu’en début de soirée, lors de mon match.

18.00, la partie a débuté, je dois prendre en défense le distributeur de l’équipe adverse. 20 ans, un petit mètre quatre-vingt, un physique très avenant (cheveux blonds et  yeux bleus), un visage fin qu’un petit bouc rend plus viril et original Cette simple assertivité de l’apparence extérieure m’impressionne. J’en suis incapable, ma coiffure n’a pas changé depuis mes jeunes années et l’attention que je porte aux vêtements reste inscrite dans une ligne on ne peut plus classique. Cette audace dans l’affirmation de soi m’attire autant que ce physique que je voudrais approcher. Les contacts inhérents à notre directe opposition me poussent à effleurer sa peau. Mes mains qui se posent de temps à autre sur lui signifient davantage qu’une simple tactique défensive, sans pour autant me distraire de la mission sportive qui m’est assignée.

Le plus troublant reste toutefois à venir. Les vestiaires ne comptent qu’une seule rangée de douche pour les deux équipes, l’équipe visitée laissant le soin aux visiteurs de les y précéder. Je me suis rhabillé et me poste devant le miroir pour me recoiffer. Par l’entrebâillement de la porte, j’aperçois deux à trois joueurs de l’équipe adverse. Pas encore mon adversaire direct mais tout de même un de ses coéquipiers, mignon et au corps finement musclé. Je n’ai pas le temps de réaliser l’excitation qu’il me procure que le jeune garçon au bouc vient prendre place à son tour dans les douches. Ces deux garçons au physique parfait me font tourner la tête. Je dois pourtant rester vigilant face à mes coéquipiers qui pourraient me repérer. Je ne peux détourner mes yeux devant le spectacle offert, ces mains qui répandent le savon sur leur corps et leur queue fièrement exhibés. Je voudrais les rejoindre, partager ce moment définitivement érotique. L’échange est bien entendu impossible, il ne reste en ce lieu que mon désir voyeur face à ces corps séduisants et au final un caractère inassouvi.

 Et ce soir, elle et moi, au milieu de la foule, au milieu de nulle part. « Je me suis demandée si tu n'étais pas homo car tu ressembles très fort à mon meilleur ami » avait-elle ajouté. Dans la manière d’être, pas efféminée mais pas totalement virile non plus. Cette façon d’être distant face aux autres pour préserver une intimité secrète, de quitter les douches toujours en premier comme si j’avais à craindre une situation embarrassante.
Le fantasme du début de soirée s’est produit seulement 6 ou 7 heures plus tôt. L’évidence ne pouvait être masquée. La concomitance de ces deux réalités rendait impossible leur déconnexion. Stef a enfin annexé une légende à mon désir.

31 janvier 2008

L'impasse

L’humeur gaie, le ton ironique, la phrase assassine dans un propos facétieux…
Sors de ces mots, tu es en train de rêver.

Je peine à écrire en ce moment. Je voudrais me montrer davantage tel que je le suis au quotidien, introduire plus de légèreté autant dans la forme que dans le fonds. Mais il semble que l'écriture chez moi soit seulement associée à une face de ma personnalité, la partie contestatrice, réflexive, un brin déprimée. En ce moment, je ne voudrais pas me lire, dès lors je m'abstiens ou relance d'anciens chantiers. Peut-être règne-t-il une fin de parcours autour de cette expérience virtuelle et je la suscite à force de ne plus entretenir le moindre contact direct. Je suis absorbé par un quotidien qui me réserve pourtant autant de temps libres qu'auparavant, quasi autant d'états d'âme et de tristesse aussi.

Probablement manque-t-il l'aventure pour conter des événements notables.

Sans doute parviens-je à engloutir mes peines dans l'espoir d'un lendemain réparateur (et ça marche plutôt bien – certains jours, je pleurerais volontiers, sans raison mais je n'y réussis pas et le lendemain, mon coeur semble avoir oublié la raison de cette brisure passagère).

Prendre distance avec ce blog me confronte en tout cas plus crûment à l'absence de créativité et cette vérité me pèse encore et toujours. Je demeure persuadé que je ne profite pas de l'énergie motrice de mon âge et que je vais finir par le regretter. C'est une ritournelle sans fin, qui ne mérite pas de commentaire - au fonds je dois m'en prendre à moi-même.

Il me suffit de fermer les yeux. Demain est un autre jour. Même s'il sera peut-être trop tard... 

 

28 janvier 2008

Est-il possible de rester soi au travail?

J’ai lu récemment un article relatant la manière avec laquelle les entreprises essaient de modeler l’esprit de leurs employés afin qu’ils se conforment à leur philosophie. Plus on confie des responsabilités importantes à un cadre, plus ce dernier sera soumis à une pression (implicite et explicite) pour adapter son comportement, sa sensibilité au goût de l’esprit d’entreprise.
Le management tend par exemple à bannir toute émotion dans les réactions des gens. Certes, il est nécessaire de pouvoir empêcher l’esprit d’être l’otage d’un trop plein récurrent d’émotions (quand celles-ci prennent définitivement le pas sur la réflexion, il devient difficile de pouvoir travailler et de collaborer). Néanmoins, en tant qu’être humain, il me paraît logique de pouvoir exprimer ses sentiments sous peine d’exploser à un moment ou l’autre.

A côté de ce conditionnement - réalisé au travers de formations ou des remarques de ses supérieurs, il est une autre vérité que l’on tait peut-être davantage. Quiconque ayant évolué dans des environnements où plusieurs nationalités coexistent pourra affirmer qu’il est parfois difficile de se comprendre. La signification de certains mots peut avoir une consonance, une interprétation différente selon les cultures et déboucher sur des problèmes ultérieurs. Cette variable s’exprime également dans la façon même de travailler, collaborer, interagir. La culture impulse une manière spécifique d’être, de penser et de se comporter.
J’ai ainsi pu l’observer – à mes dépens - cette semaine au travail, lors de quelques altercations avec mon chef néerlandophone. Pour faire court, dès que j’expose un problème (tel que la difficulté de travailler avec un tel service), que j’exprime une réflexion sur une situation et m’interroge sur une attitude à adopter qui respecte l’esprit d’une bonne collaboration, j’ai droit à des réactions qui nient mon mode de pensée, la façon dont je la structure en fonction de ma personnalité et de la culture dans laquelle j’ai été éduquée. Nous plongeons alors dans des discussions inintelligibles dans la mesure où nous n’évoluons pas dans le même registre. Nous parlons dans la même langue mais ne parlons pas la même langue.

Dans la tradition française, nous avons besoin de discuter, pour socialiser, d’exposer nos réflexions, voire nos sentiments et états d’âme (ce qui n’est pas un problème si cela n’influe pas sur le travail final ou n’empêche pas d’avancer quant à la prise de décision). Nous dissertons sur la méthode, nous intellectualisons le monde en mouvement autour de nous et les stratégies individuelles ou en groupe qui s’y déploient. De cette manière, nous raisonnons nos propres sentiments plutôt que de les enfouir. Nous les confrontons avec la réalité sans vouloir absolument les abolir.

Le modèle calviniste, prédominant au Nord de la Belgique, se révèle quant à lui plus direct, plus pragmatique (un mot qu’ils chérissent). Il ne s’agit pas de s’encombrer de détours, d’interrogations jugées futiles, il faut aller droit au but – dans une forme brute parfois grossière selon nos propres critères -avec souvent une absence totale de psychologie et qui se double d’un sentiment irréductible de posséder LA vérité (l’empathie ne peut faire ombrage à l’efficience).

Cette opposition culturelle surgit dans d’autres domaines lors de nos discussions. Ainsi mon chef estime-t-il que l’on devrait être moins exigeant sur les fautes d’orthographes tant que la compréhension existe. Réflexion qui mettrait Finkielkraut en rogne (lui qui en parle comme une preuve de dé-civilisation) et pour une fois je serais avec d’accord avec lui. C’est un principe qui dépasse la question pure du respect de la langue et déborde sur la possibilité d’interroger le monde et de conserver la nuance face aux modèles qui paraissent évidents et s’imposent dans l’urgence imprimée par notre société moderne, notamment dans le cas présent le travail et l’efficacité façonnés aux lois du modèle néo-libéral sans questionnement sur l’organisation sous-jacente, ni la finalité pour l’individu.

D’autres exemples pourraient être choisis à foison, comme cette autre collègue néerlandophone dont la première réflexion à propos de son stage étudiant Erasmus en Espagne a été de considérer les espagnols comme des fainéants…

A l’heure où les difficultés pour pérenniser la Belgique fédérale demeurent, je dois constater la profonde différence entre deux cultures en cohabitation et reconnaître combien nous, francophones de Belgique, sommes proches de la culture française et quel fossé nous sépare parfois, souvent, trop souvent de nos voisins néerlandophones.
Je ne voudrais pas pour autant en tirer des conclusions politiques. Le développement du monde actuel et à venir passe par la coexistence de cultures dans un même espace. Et la recherche d’une harmonie dans ce métissage devrait nous rappeler qu’il ne pourrait être question d’affirmer à la face de l’autre à tout moment la supériorité de la sienne.

 

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