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Mo's blog
1 juillet 2005

"La fièvre dans le sang" (une vie antérieure Part 5)

viavant5bis

Après une année d'exil, j’aspirais à un retour à la normale mais une marche-arrière n'est sans doute ni souhaitable, ni toujours désirée.

Mon retour ne semblait pas faire que des heureux parmi mes anciens coéquipiers. Certains considéraient mon départ pour le sport-études comme une trahison, un abandon (du moins dans la version officielle). Je ne souhaitais pas vivre dans une atmosphère malsaine. Un petit vote eut lieu pour connaître l’état d’esprit exact de mes anciens camarades : deux personnes sur huit s’opposaient à mon retour. Je ne fus pas surpris d’apprendre que ce refus émanait de deux joueurs évoluant à une place identique à la mienne. En mon absence, leur temps de jeu en avait été de facto augmenté et ils ne souhaitaient pas perdre cet acquis. Il me paraissait difficile de vivre avec ce rejet (même partiel) et de me battre au sein d’une équipe dont certains me témoignaient une hostilité. Une alternative se présenta à moi avec l’équipe B composée de joueurs âgés d’un an de moins. Ceux-ci voyaient d’un bon œil que je les renforce : à 15 ans, une différence d’un an est conséquente sur le plan physique. J’évoluai donc tout au long de la saison avec cette équipe et nous nous comportâmes très correctement en terminant à une jolie 4ème place.

Pendant ce temps, mes anciens coéquipiers réussissaient une excellente saison en devenant champion provincial. Ce titre permettait de participer au championnat inter-provincial visant à déterminer le champion de Belgique de la catégorie. Le règlement avait pour particularité d’autoriser le regroupement des joueurs des différentes équipes d’un même club dans la même catégorie : j’étais donc statutairement sélectionnable pour disputer ce tour final. L’entraîneur de l’équipe championne, appuyé par les deux leaders de l’équipe, manifesta son désir que j’y participe. Mon retour ne s’effectuant que pour une courte durée et le défi me paraissant attractif, j’acceptai de rejoindre mon ancienne équipe pour cette compétition qui se déroulait en élimination directe sur un terrain neutre. Nous devions affronter au premier tour l’équipe championne de Flandre Orientale, une province traditionnellement plus forte que la nôtre. La tradition ne se démentit point avec un défaite à la clé ce jour-là, à la suite d’un mauvais match. Certains coéquipiers s’étaient avérés trop stressés et d’autres avaient étalé leurs limites. Le plus intéressant se produisit cependant là où tout semblait terminé : l’après-match.

J’attendais avec une certaine curiosité le passage par les douches. Pour la première fois depuis deux ans, je retrouvais mes anciens coéquipiers. Comme sans doute tous les jeunes garçons à la puberté naissante, j’étais curieux d’observer l’évolution physiologique de mes camarades dans un souci de comparaison : leur système pileux était-il déjà avancé ?  Et surtout, comment la nature les avaient-ils pourvu ? Après le match, je pénétrai en premier dans les douches. Rapidement Sylvain me rejoignit.

Je connaissais Sylvain depuis mes 6 ans. Nous fréquentions la même école primaire. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que notre équipe de basket s’était constituée par l’intermédiaire de notre instituteur, amateur de basket, et de mon père, entraîneur d’un club sportif. Grand et bien bâti, Sylvain était le caïd, la grande gueule, le chef de bande. A l’école, il disposait toujours d’une cour, autour de lui, composée de garçons impressionnés par son charisme. La plupart de mes coéquipiers du basket en faisait partie. Il menait ce petit monde à la baguette en organisant dans la cour de récréation toutes les activités qui lui plaisaient.
Son statut de star à l’école aurait pu logiquement lui permettre de devenir le leader naturel de l’équipe de basket. Mais ce ne fut pas le cas : j’étais celui-ci. J’occupais une place stratégique sur le terrain : c’est par mon poste de meneur que transitaient la plupart des ballons. De plus, si Sylvain possédait un talent certain, je surpassais légèrement le sien. Il constituait un excellent lieutenant. Avec un autre « grand » de l’équipe, nous formions le triangle angulaire de l’équipe. Son instinct de gagneur le préservait sans doute de toute tentative pour remettre en cause ma place au sein de l’équipe.
Je ne figurais pas parmi ses suiveurs à l’école. Je demeurais en effet relativement indépendant et mon statut de leader de l’équipe de basket ne pouvait sans doute pas s’accommoder de concessions de ce style à l’école. Nous étions en quelque sorte en compétition et cette concurrence interdisait toute relation d’amitié. Si je m’amusais parfois en dehors de l’école avec le troisième leader de l’équipe, je ne retrouvai qu’une seule fois Sylvain en dehors du contexte sportif ou scolaire.
Si nous ne fûmes jamais proches, nous demeurions sans animosité l’un envers l’autre. Bien au contraire, nous nous respections. J’admirais son côté charismatique, sûr de lui, capable d’emmener les autres dans sa foulée. Lui devait sans doute apprécier mes qualités sportives, mais aussi cette résistance, le fait que je sois le seul de l’équipe à lui tenir tête en dehors du terrain. Durant ces années, certains doutes m’envahirent de temps à autre. Je me demandais s’il n’allait pas un jour profiter de son pouvoir sur les autres pour réaliser une sorte de mini-coup d’état. Mais j’avais obtenu, cette année-là, la confirmation de sa loyauté : par deux fois, il s’était montré favorable à mon retour dans l’équipe. J’avais hautement apprécié ce geste.
Depuis que j’avais rejoint l’équipe pour ce match unique, nous nous étions à peine adressés la parole. La distance entre nous semblait s’être encore accentuée et muée en une sorte de timidité réciproque. Parmi mes équipiers, il s’agissait sans doute de celui dont l’évolution physique m’intriguait le plus. Il était resté beau mec, mince, avec des épaules carrées toujours impressionnantes.

A ma suite, Sylvain entra donc dans ces douches communes. Nous nous échangeâmes un bref regard. L’atmosphère, silencieuse, devint rapidement lourde. Il fallait sans doute briser la glace mais aucun de nous ne parvenait à entreprendre cette démarche libératrice. Je cherchai, par toutes les moyens, un motif pour engager la conversation mais aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. Le seul bruit émanait du clapotis de l’eau résonnant sur le sol et nos corps. Je me sentais gêné, je n’osais pas me positionner face à lui. Lui non plus. J’avais peur de le regarder, je ne voulais pas être traité de voyeur. Je profitais des quelques instants où il ne semblait pas me voir pour jeter un coup d’œil dans sa direction. Je sentais bien qu’il en faisait de même. Au bout d'un moment , je me décidai finalement à découvrir la vérité sur la partie de son anatomie qui m'était jusqu'alors encore inconnue. Je descendis progressivement mon regard jusqu'à son entrejambe. La vue qui s'offrit soudain à moi me plongea alors dans une stupéfaction totale: sa bite était droite, complètement perpendiculaire à son corps. Malgré une expérience en la matière particulièrement limitée, je compris immédiatement qu’il bandait. Son érection ne devait certes pas être totale mais il était manifeste qu’il bandait. Rapidement, un tressaillement parcourut mon corps. Cette situation soudaine et inattendue me troublait. Je connaissais la timidité que Sylvain témoignait à mon égard, l’émotion particulière quand il me parlait mais je ne pouvais me douter que derrière ce sentiment se cachait aussi une certaine forme d’attirance envers moi. Cette vision inédite m’excita sans doute rapidement même si aucune manifestation concrète ne se produisit sur le moment. C’était la première fois que je ressentais un tel trouble en direct pour un garçon et le plus étonnant rétrospectivement réside sans doute dans le fait qu’il ait été consécutif au témoignage d'un désir à mon égard.
Il est difficile de déterminer le délai qui s’écoula entre cette révélation et l’arrivée des autres joueurs,  suivi du départ précipité de Sylvain vers les vestiaires. Le temps me paraissait suspendu. J’aurais voulu prolonger ce moment indéfiniment, pour pouvoir en profiter au mieux, peut-être lui donner une suite naturelle sans pour autant définir laquelle. Sur le chemin du retour, je n’arrêtai pas de repenser à cet épisode. Je n’attendais qu’une chose : rentrer au plus vite à la maison pour satisfaire ce désir qui inondait mon corps.

A cette époque, j’étais encore fort immature sur le plan de l’émancipation sexuelle. Je percevais bien un désir en moi mais il ne me traversa jamais l’esprit qu’il puisse être de nature homosexuelle, ni même que quelque chose de concret puisse avoir lieu avec Sylvain. Je n’imaginais pas partager une expérience sexuelle avec un garçon tout simplement. Cela n’existait pas dans la nature. Comme tous les jeunes mecs de mon âge, je me branlais et que l’objet du désir prenne la forme d’un corps de mec plutôt qu’une nana ne changeait rien. Comme tout le monde, je regardais les films pornos de Canal + en brouillé et peu importait que j’observe davantage le mec et sa bite que la fille. L’acte ne concernait toujours qu’un homme et une femme (voire deux). Aucune autre combinaison n’était imaginable dans la réalité. Alors que tout était possible sur le plan du fantasme. Ainsi, j’aimais regarder le tennis en pensant que le perdant deviendrait l’esclave sexuel du vainqueur à l’issue du match: il serait obligé de le sucer et de se faire prendre. Mais cela restait du pur fantasme, les tennismen ne font pas l’amour entre eux après le match. D’ailleurs, j’entendais les gens autour de moi asséner cette vérité : « le fantasme n’est pas fait pour être réalisé ». Durant ces premières années d’adolescence, le désir pouvait donc à mes yeux s’exprimer en total décalage par rapport à l’acte réel. Je ne percevais pas qu’il puisse constituer le moteur de l’acte sexuel ou le révélateur de mes pratiques sexuelles futures. Le fantasme véhiculait l’idée d’une liberté totale, contrairement à l’acte qui prenait une forme parfaitement normée (ce que la vision du porno avait tendance à confirmer). Le désir n’était que le résultat de mon imagination adolescente, immature, qui finirait par disparaître à l’âge adulte, période à partir de laquelle l’homme ne se branle plus mais fait l’amour en pénétrant une femme.

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