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Mo's blog
10 février 2005

Laissons, laissons entrer le désir

Cela fait deux jours que nous sommes revenus de vacances. Alex revient chez nous ce soir.

Deux sentiments conflictuels m’envahissent : l’envie qui électrise mes membres et la raison qui réclame prudence.
Certains garçons dévoilent (au sens de « épuisent ») leur mystère – sexuel - après quelques secondes, d’autres seulement au bout de l’acte et quelques-uns le maintiennent au-delà.
Résister à la tentation, écouter sa raison n’a pas forcément les vertus libératrices escomptées.
La rareté crée le manque et sa silhouette n’a pas disparu de mon imaginaire affectif et sexuel.
Je pense à saisir ce corps, l’embrasser, capter la profondeur de son regard.

La réalité a rejoint le fantasme. Des litres et des litres déversés.
Le sexe désinhibe la parole. Les sujets se font plus crus dans l’espoir d’appréhender chez l’autre le mode de fonctionnement de son inconscient sexuel. L’harmonie dégagée lors de nos enlacements paraît miraculeuse au vu de nos visions fondamentalement différentes.
Il commence à se faire tard. Une irrésistible envie surgit à nouveau. Toucher ce corps, partager les caresses. Désir foncièrement tactile. Comme si mes mains devaient s’imprégner à la fois de la douceur de son derme et de la mollesse de sa chair. Deviendrais-je insatiable en sa présence?
Les mains se mettent à flotter sur les corps. Je pourrais m’en contenter. Passer une nuit de sommeil juste à éprouver cette douce sensation. A partager avec ces quelques exceptions. Ces infiltreurs d’intimité. Diables angéliques. Qui repoussent toute tentative définitive de normer ce que sont amour, amitié, affection et sexe.
Au milieu de cette recherche de tendresse initiée par le souvenir des précédents ébats, le sexe finit par s’imposer. Son regard intense et profond relève donc davantage du désir que de l’affectif. Le mystère s’évapore. La fatigue nous interrompt. La fois de trop. Aucun regret. Au contraire, du soulagement. Il fallait sans doute passer par cette étape pour ne plus désirer, pour conjurer le chaos affectif qu’il a mis en branle en moi.
Interrompre un désir par la raison, contre la volonté du corps et de son moteur est artificiel. Réprimer ses envies ne les fait pas disparaître. Mieux vaut laisser son corps, son inconscient, son esprit vivre les sensations jusqu’au moment où elles s’épuisent. Inévitablement (d’autant que la raison ne les entretient pas). Le désir pur, l’envie se résument, comme le bonheur, à des instants magiques. Des moments brefs, intenses qui finissent par s’éteindre. Avant de renaître ailleurs, autrement. A moins d’être atteint de priapisme, on ne bande pas continuellement.

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