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Mo's blog
29 novembre 2004

Mon amour pour lui

Ah l'amour: un des plus beaux sujets et l'un des plus bateaux.
Il y a mille et une raisons d'aimer. J’aimerais en expliciter une en particulier ici.
Avant tout, il faut partir d’un de mes postulats. Il suffit de regarder les gens marcher dans la rue pour constater combien l'adulte est (presque) un produit fini qui s’est constitué (ou a tenté de le faire) une certitude qu’il expose dans sa manière de se mouvoir, d’agir, de s'exprimer. Il s’est investi d’un rôle dans la vie en société, une façon d'être dont certains ont d'ailleurs difficile de se départir. Ces derniers qui ont dû avaler quelques couleuvres dans la vie se protègent comme ils peuvent et ont endossé une forme de carapace.
Cet adulte se différencie en ce sens de l'adolescent qui se cherche encore, qui tente d'affirmer sa personnalité dans le monde, parfois avec une certaine maladresse.
C'est encore plus le cas pour l'enfant, cet innocent qui ne se préoccupe guère du regard des autres et qui dispose d’une capacité de s'émerveiller, de s'enthousiasmer de façon authentique.
Or, en tant qu'adulte que nous sommes, pour parvenir à aimer quelqu'un, je pense qu'il faut pouvoir atteindre cette vision enfantine. L'amour "adulte" m'apparaît comme un amour raisonné et donc forcément biaisé. Il faut savoir (au moins de temps en temps) s'abandonner au côté simple, direct, irréfléchi de l'expression amoureuse à l'image de l’enfant.
Certains adultes, cependant, sont à ce point enfermés dans leur personnalité qu’ils ne peuvent plus atteindre la légèreté et la simplicité dans l’expression d’amour. Dès lors comment parvenir à les aimer?
De manière générale, je considère souvent l'amour que j'éprouve vis-à-vis de quelqu'un au travers d'images : un souvenir précis, un sourire, une larme, une photo.
Lorsque la relation « adulte » ne permet plus de parvenir à ces moments authentiques (car le le rapport de pouvoir et de l'image calculée prédominent), j'ai constaté que le retour à l'évocation de l'enfance (événements mais aussi le souvenir d’un film, d’un objet) était un moyen de parvenir à percer la carapace que l'autre s'est constitué. C'est au travers d'une image de l'enfant que je n'ai pas connu que j'accède à l'émotion que l'adulte ne peut plus transmettre et que je parviens ainsi à aimer la personne.
C’est comme si je me sentais investi d'une mission: aider l'enfant qui reste enfoui dans l'adulte (faussement) sûr de lui. Car l'amour est finalement un partage de son intimité et de ses faiblesses. On ne peut aimer quelqu'un uniquement pour ses forces, c'est au travers des concessions à l’autre que l'on solidifie l'amour. L'amour est à mes yeux une sorte de bienveillance, d’acceptation de la responsabilité vis-à-vis de l’autre.

Et ce finalement quelque soit l’origine du sentiment. Pourvu qu’il soit là!

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