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23 avril 2007

Humeurs post-Prague (part 2)

Vers Prague, il a fallu tout d’abord se décider à partir. Et de choix il en fut question, ne fut-ce qu’un instant et malgré les réservations, avec cette douleur à l’aine qui me tenailla dès le matin du départ, me faisant craindre une appendicite - tout en subodorant une nouvelle manifestation physique des méfaits de la nervosité accumulée ces derniers jours.

Nous débarquons à samedi midi dans une ville ensoleillée. Dans l’hôtel 5 étoiles que nous nous sommes gracieusement offerts pendant deux nuits, nous bénéficions d’une chambre familiale double et d’un bain à bulles qui se révélera salvateur pour soulager les douleurs musculaires nées d’efforts de marche dont je suis ordinairement peu coutumier.

Situé idéalement dans la jonction entre la nouvelle et la vieille ville, en contrebas du Champs-Elysées local, l’établissement nous ouvre diverses destinations à portée de main : la déambulation tranquille dans les charmantes ruelles du Prague ancien ou le repos tranquille dans le joli parc vallonné Riegrovy sady. Sans programme précis, c’est le temps lumineux qui nous guide vers ces options, nous éloignant par corollaire de l’intérieur de musées ou monuments.

Le soir, nous décidons de prendre le pouls de la vie nocturne sur place. Nous nous dirigeons tout d'abord vers le Termix. Dans ce bar-boîte pas très grand, je réalise que la culture gay semble bel et bien universelle, une musique dance commerciale alternant avec des extraits musicaux des DVD de Kylie ou Madonna. Chose fort étrange dans cet endroit, les toilettes se prolongent par une dark-room, assez peu prévisible. On ne s’y presse pas, la drague semblant s’accomplir d’abord à l'extérieur. Cette présence se justifie-t-elle dans une copie du modèle occidental ou s’agit-il du seul lieu de consommation charnelle pour les jeunes praguois vivant chez des parents peu ouverts sur la sexualité de leur fils ?
Nous nous rendons ensuite au Valentino, un club spacieux, disposant de deux salles ainsi qu’un bar à front de rue et pourtant pas cher puisque l’entrée y est gratuite et le prix des consommations tout-à-fait modique. Une population jeune et assez délurée s’y concentre dans une ambiance sympathique. La dimension sexuelle constatée ailleurs se confirme : les pisspots dans les toilettes disposent d'un miroir situé à une hauteur ne mettant en exergue que la partie du corps dénudée pour l’occasion. A la fois drôle, tentant…et perturbant pour qui veut pisser vraiment (L. adore et je reconnais un caractère bien amusant à cette disposition). Un jeu qui pourrait rester frustrant sans une dark-room où n'attendent pas toujours les garçons les plus sexy mais, encore une fois, il n'en suffit que d'un. Le nôtre, ma foi fort jeune et d’origine rom sans doute, traduira dans son comportement un sens aigu du respect (et l’inexpérience probable du peuple tchèque quant aux trios ?) lorsque, proches l’un de l’autre, il me demandera si L., situé quelques mètres plus loin, est bel et bien mon boyfriend, confiant ensuite son désir de ne pas créer de tension au sein du couple. Dans un contexte plus calme et détendu que la dernière fois en pareil endroit, j’y retrouve de pleines sensations et oublie les désagréments récents. De quoi clôturer une soirée étonnante car inattendue devant la diversité et la qualité des endroits offerts et la spontanéité des praguois.

Nous consacrons le lendemain essentiellement au repos, allongés sur la pelouse du parc, constatant alors avec plus d'acuité l’occidentalisation résolue des jeunes praguois(es). Cela fait maintenant près de 20 ans que la chute du communisme est consommée, à l’époque dans une Tchécoslovaquie déjà moins stricte que d'autres régimes et que les ado ou jeunes adultes n’ont donc jamais connue. Souriants, contrairement à leur réputation slave, ils m’apparaissent aussi franchement séduisants, autant d’ailleurs les garçons que les filles, fines et élancées comme si la minceur était un gêne national (Sarkozy l'importera-t-il?).

Le soir, avant de retourner nous coucher, nous cherchons à prendre un dernier verre. Olivier m’invite à nous rendre dans un bar apparemment connu pour être un nid à escorts (ah oui, bien entendu, Prague et ses Bel Ami). Nous arrivons dans un espace assez vide où, mis à part deux à trois hommes aux cheveux blancs, se retrouvent quelques jeunes au milieu d’une piste de danse. Les mêmes garçons qui se succèdent pour des spectacles avant d’être éventuellement loués pour qui le souhaite, à des prix de 300 à 500 EUR la nuit. Je me sens mal à l’aise dans cet endroit, comme si j’endossais un rôle de pervers. Je ne condamne pas ces riches hommes libidineux (je ne sais quelle attitude je pourrais adopter à leur âge même si je suis conscient que mon sentimentalisme souffrirait sans doute de l’intérêt exclusivement pécuniaire de ce type de contact), ni même ces jeunes hommes de 18 à 23 ans maximum dixit la direction dans sa brochure (je ne pourrais simplement pas livrer mon corps sans porter ensuite la trace de ce passage, ce que réalise ces garçons sans état d’âme, conservant ailleurs leur vie d’hétéro pour la plupart d’entre eux).
Après une pause pipi, je constate qu’un garçon s’est placé à côté de L. Je l’avertis que s’asseoir, c’est risquer de devoir déjà payer. Il est temps de rentrer se coucher.

Le reste du séjour se déroule harmonieusement, sous une chaleur croissante. Lundi, nous traversons le fameux Pont Charles pour découvrir les hauteurs et le célèbre château surplombant la ville avant de profiter du soleil en terrasse le long de la rivière réverbérant sa luminosité chatoyante.
Le lendemain, alors que L. dispense un séminaire (objectif initial du déplacement dans la capitale tchèque), je couronne ce city-trip réussi par un peu de shopping, moins dans les magasins de marque (aussi chers que dans nos pays) que dans l’une ou l’autre enseigne slave réservant de temps à autre une opportunité à saisir.

Prague, une ville résolument à découvrir, susceptible de plaire à tous de par la diversité de son offre (me voilà reconverti en commercial pour agence de voyage !).

Pas toujours inspiré, j’ai pris ça et là quelques photos disponibles dans l’album-photo ci-joint (diaporama musical disponible).

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Commentaires
Y
Cool ton site - t'es dans mes liens !
M
Pas si douloureux que cela, je te conseille d'utiliser du gel à base d'eau pour que cela se passe mieux pour toi ;-)
P
L'universalité de la cul-ture gay, ce douloureux problème.
M
Si je comprends bien, une journée supplémentaire eût été la bienvenue.
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