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Mo's blog
13 mars 2007

Célibat ou le coeur bat

Il s’agit peut-être d’une impression prématurée mais j’ai éprouvé, récemment et pour la première fois, le sentiment de m’être affranchi d’une certaine dépendance vis-à-vis de la vie à deux. Une forme d’émancipation personnelle, d’autonomisation qui modifie de facto mon rapport au couple et ouvre la voie à des choix sans doute plus purs, plus authentiques.

Cette perception nouvelle ne signifie pas pour autant que j’ai intégré la dimension émotionnelle de la vie de célibataire. La semaine dernière, L. à l’étranger pour raisons professionnelles, je me suis retrouvé seul à la maison. Des journées à errer dans mon propre univers, certes prêt à m’ouvrir aux autres, à l’information, au matériel fictionnel écrit ou télévisuel, mais envahi au final par un lourd sentiment d’être délaissé affectivement.

Comment un célibataire parvient-il à gérer une telle situation dans la durée ? Je m’avance sans doute trop rapidement en formulant cette question. Tout le monde ne fonctionne pas comme moi et je manque par ailleurs résolument de recul et d’expérience dans ce domaine.
Beaucoup de gens qui n’ont pas choisi volontairement d’être seul sont probablement animés par un réflexe de l’ordre de la survie conditionnant leurs réactions émotives, moins extrêmes que la mienne. J’imagine également que le passage au célibat réclamerait une très logique période d’adaptation pour recomposer sa façon de vivre, de percevoir les choses avant de dégager de nouvelles perspectives.

Cette nouvelle vie deviendrait-elle alors le réceptacle d’expériences exaltantes car inattendues, le préalable idéal à une sensibilité des plus intenses, à la créativité la plus fertile?
Ou serait-elle seulement cette étape intermédiaire vers la vie à deux toujours tant recherchée ou dans le pire des cas, un lent et désespérant cheminement vers la mort ? 

Je me sens bien démuni à propos de cette réflexion où je laisse transparaître pas mal de naïveté sans doute. Je perçois néanmoins au fonds de moi un fervent partisan de la vie de couple. Que ce soit pour ressentir la force constante d’un échange affectif (souvent implicite d’ailleurs) ou pour égayer un quotidien bien triste lors du retour seul chez soi le soir ou au moment de fermer la lumière sans pouvoir souhaiter bonne nuit. Un peu comme si la présence d’un autre (qui est naturellement bien plus que le rôle auquel je le confine ici) attestait de notre matérialité dans ce bas monde, y justifiait notre présence, en fournissait l’essence même.

Ces mots me sont infiniment personnels mais en jetant un coup d’œil par la fenêtre aux maisons voisines, je devine tout de même les larmes cachées derrière des rideaux qui ne protègent en fait que de l’image de solitude que renverrait leur intérieur.

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Commentaires
M
Le plus difficile à supporter est-ce l'absence ou la présence ? l'expérience apporte la réponse, à chacun(e) la sienne ... :-(<br /> Je t'ai beaucoup aimé, comme d'habitude :-)
H
J'avoue que depuis le temps que je vis "en couple" (mais seul dans mon studio), ça ne me manque pas, la présence physique de mon ami. Par contre ce dont tu parles, le lien, le soutien implicite, il est, il a été très présent, très important. Mais il l'est aussi moins maintenant... J'aime ton post très intimiste, très doux de sentiment.
P
Le célibat présente tout de même certains avantages: notamment, on retrouve toujours ses affaires, on peut laisser la porte des toilettes ouverte pour écouter la radio, on dispose de toute la couette pour soi seul et on choisit son programme à la télé. La vie de couple, quant à elle, offre cet avantage unique d'avoir à la maison quelqu'un de disponible, au besoin, pour le haïr sincèrement et tendrement.
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