Billet de janvier
Janvier,
mois de la déprime. Une vision subjective qu'ont confirmé des scientifiques
britanniques pointant le lundi 22 comme journée la plus déprimante avec une
prolongation lors des autres jours de cette semaine. Bonne nouvelle, le pire
est donc derrière nous.
Pour
réanimer le swing des pensées positives, je m'attarde bien volontiers sur le
magnétique Wentworth Miller, héros de la série Prison Break, que l'ami des
stars hollywoodiennes, Perez Hilton, a tenté de outer,
sans succès d'ailleurs. Non sans laisser un certain doute : dans un rôle froid
et presque animal, le magnifique Wentworth laisse transparaître une douceur,
une féminité qui renforce la part de mystère de son personnage et par extension
la sienne (peut-être à tort d'ailleurs). Ce
détachement le rapproche psychologiquement de l’attitude qu’endossent de
nombreux gays durant leur parcours.
Si la question de l’orientation sexuelle peut amuser, le choix de taire sa vie
privée doit être respecté et aucune tentative d'outing ne se justifie dans ce
cas-ci (les seules que je puisse avaliser auraient trait aux propos homophobes
tenus par un gay dans le placard ou à sa participation à des manifestations de
ce type - comme ce fut le cas pendant le Pacs). A vrai dire, son regard intense
nous appartient déjà, peu importe le reste.
A
propos de Prison Break, le directeur de M6 a reconnu récemment avoir censuré
quelques scènes jugées inappropriées pour l'heure d'écoute (en première partie
de soirée). A cette révélation vient s'ajouter le contrôle indirect du doublage
où fleurissent les traductions tronquées (en vue de les rendre plus
politiquement correctes). Un phénomène réellement insupportable qui devrait
encourager le militantisme de la version originale sous-titrée. Au fonds, on
avait déjà connu ça dans les années 60. On appelait cela le "rock à la
française" avec Eddy Mitchell, Dick Rivers et Johnny Hallyday. La France
ne s'en est pas encore remise...
Le
départ de Johnny en Suisse sera-t-il libérateur pour l’Hexagone? Je doute que
cette désertion fiscale influence profondément sa popularité. Johnny
s'efforcera de redorer son blason terni en participant, comme Pagny en son
temps, à l'une ou l'autre action caritative pour démontrer combien il a (quand
même) un grand coeur. C'est cette solidarité sélective qui m'a retenu jusqu'à
maintenant d'envisager de faire des dons de toute sorte. J'ai toujours refusé
cette optique émotionnaliste (un néologisme vraiment?) à la carte, s'appuyant
sur la mauvaise conscience des gens (je paie pour quelque chose qui me touche
et je me persuade ainsi de ma générosité envers la société) lui préférant une
solidarité plus globale, axée sur l'intervention publique avec financement par
l'impôt (je serais disposé à en payer plus pour le maintien d’une sécurité
sociale forte par exemple), de nature à pouvoir entreprendre des actions
politiques sans populisme et susceptibles de défendre les citoyens dans leur
diversité (notamment les minorités moins visibles ou moins moralement
correctes).
Si je réitère ces réserves, je conviens aujourd'hui que les deux approches ne
sont pas forcément antinomiques, et qu'il est possible de consentir quelque don
(même minime) à l'une ou l'autre ONG dans le prolongement d’une sensibilité
spécifique. Une réflexion adoptée récemment et sans aucun rapport avec le décès
de l'apôtre de la charité, l'Abbé Pierre (une issue normale à son âge et sans
grande émotion pour ma part : suis-je donc si
anormal?).
En
politique politicienne, la campagne présidentielle française s’est péniblement
déployée en ce début d'année. Le fossé immense qui l'éloigne du rush final
explique sans doute qu'on s'y ennuie aussi intensément. Les polémiques qui
s'étaient dans les médias paraissent tellement dérisoires au vu des enjeux
auxquels elles renvoient, que la suspicion d'un téléguidage visant à saper la
légitimité présidentielle de Ségolène Royal s'impose comme une évidence.
Prudence, prudence, février avait été fatal à Balladur en son temps...
Ceci dit, les mois avançant, je ne parviens toujours pas à émettre un avis
tranché (dans un sens ou un autre) à propos de la candidate socialiste. Me
rallierais-je tardivement à cet élan de nouveauté qu'elle souhaite incarner ou
le ton de la campagne à venir confirmera-t-il la méfiance que mon instinct
recommande toujours à son égard (sans justifier toutefois le moins du monde un
ralliement à l'autre candidat de la droite, François Bayrou, tel que
l'envisageraient des déçus strauss-khaniens ou fabusiens)?
Un doute qui prévaut tout autant d'ailleurs à la candidature démocrate de
Hillary Clinton (dont les prises de position centristes sont rarement
empreintes du sceau du courage).
Pour
en terminer aujourd’hui, je voudrais revenir un instant sur cet événement people
qui a secoué la Belgique: Justine et Pierre-Yves se séparent. Justine, c'est
Justine Henin bien sûr. Un divorce pas si anodin puisqu'il a provoqué le
forfait de la joueuse aux Internationaux d'Australie.
Profitant de cette nouvelle pour promotionner son site de petites annonces, le
journal Le Soir en ligne a fait fort avec le bandeau suivant : http://www.lesoir.be/mediastore/static/070124_henin/LeSoir_toptop_henin.pdf
J'imagine que dans la même situation, on aurait
suggéré à Amélie de tester le nouveau gazon...