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Mo's blog
12 décembre 2006

Dans le brouillard je rêve encore

Son visage m'est apparu au terme d'une de ces nuits agitées se manifestant seulement lorsque s'est immiscée au plus profond de moi une forme d’insécurité - une réalité qui n'a pas attendu les dédales du sommeil pour se faire jour.

Je me suis tout d’abord levé pour fuir ou déjouer une nouvelle conspiration acharnée. Une fois parvenu au salon, la raison soudain revenue m'a habilement suggéré de faire demi-tour pour rejoindre mon lit, pas aussi douillet que je ne le souhaiterais. 

Plus tard, une atrophie musculaire passagère a participé à l'action d'un nouveau cauchemar dont le cri de désespoir devant la paralysie constatée a cette fois réveillé mon compagnon de chambre, dont la présence et les mots m'ont quelque peu apaisé. 

Enfin, sa silhouette élégante s'est offerte à mes pensées. Il arborait tout comme moi une tenue seyante et raffinée, comme les portait volontiers le dandy Arsène Lupin dans les écrits de Maurice Leblanc. Je pouvais observer à loisir la finesse de ses traits fins, ses cheveux châtains clairs légèrement bouclés. Nous nous prélassions dans un énorme jardin au bout duquel, loin, si loin, un château devait sans doute se déployer massivement. 

Notre badinage cachait mal un sujet plus secret qu'il n'osait encore m’exposer.
Syl, puisque c'est lui dont il s'agit (http://morrissey.canalblog.com/archives/2005/07/01/994813.html), me racontait avec moult détails les étapes de sa vie récente sans piper mot de ce qui nous avait réuni bien des années auparavant. Je demeurais cependant persuadé que de ses pensées ne pouvaient avoir totalement disparu ces quelques balbutiements et accélérations du rythme cardiaque synonymes du désir. Tout en parlant de lui, il évoqua un autre de nos congénères dont mon souvenir premier se rattacha à cette rumeur jamais confirmée qu’il avait, jeune adulte, relevé le pari de sucer un de ses coéquipiers.
Je pressentais que serait bientôt révélée à mes oreilles attentives une confession que nul autre n'avait jamais entendue. Je ne savais s'il s'agissait de moi ou de faits qui m'étaient étrangers mais le feu le plus intime y serait convoqué.
 

Le réveil m'a subitement extrait de la campagne où j'avais paisiblement trouvé refuge. Ne voulant nullement renoncer à ce sommeil longtemps troublé, je suis retourné quelques instants du côté de cette verdure ondoyante à la recherche d'une vérité issue des songes. La sombre lumière du matin automnal a fini par s’imposer et mon esprit par s’interroger : par quel curieux écheveau le sommeil a-t-il pu me transporter de la rugosité du combat à cette suave rencontre dont l’interruption inopinée a ménagé le souvenir miraculeux d’une ineffable poésie après la barbarie ?

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Commentaires
M
Détrompe-toi Marie, j'ai vu la série avec G. Descrières et j'ai bien pensé à lui (aussi) ;-)
M
détail au regard du reste<br /> "Seyante et raffinée comme portait Arsène Lupin dans le livre" : mon imagination a été trahie par les tenues de Georges Descrières dans les films ... chic quand même ! pas trop de ton époque. L'ensemble poétique indéniablement.
K
"Syl, puisque c'est lui dont il s'agit" heureusement que tu recadres ^^
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