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10 septembre 2006

Une idée déjà ressassée : parler des vacances

Une idée déjà ressassée : parler des vacances pour les prolonger. Bien que dans le même temps se dispute l’évidence qu’elles ne se racontent  pas. L’outrance de la vie ibizienne tout autant que des réactions polémiques qu’elle suscite devrait m’inciter à les conserver comme un jardin secret. Les mots et le sélection des souvenirs rendent difficilement compte de la pluralité des émotions ressenties dont l’agréable arrière-goût ne peut qu’être violé par des remarques, silences ou impressions extérieures.

Etonnerais-je quelqu’un en signalant que je suis devenu au cours de ces 12 jours un vrai clubbeur qui s’ignore dans sa vie bruxelloise et retrouve de sa verve à l’étranger ?

N’offenserai-je pas tout un chacun en regrettant dès mon retour le côté glamour de certaines soirées et des gens en général, à l’image de ces très sexy italiens hétéros-chochottes ?

Impressionnerais-je quelqu’un en relatant les recherches protéiformes de mes désirs de séduction, la nouveauté résidant sans doute dans une dimension parasexuelle, à l’instar de la participation momentanée à ce jeu de drague initié par une pulpeuse italienne, danseuse topless à Londres (la satisfaction narcissique cachant ainsi mieux l’échec d’un rapprochement avec son très beau meilleur ami gay, désespérément non sexuel) ?

Intéresserais-je quelqu’un en confiant que mes réserves en vigueur sur le plan sexuel depuis de long mois ont volé en éclat - sans tomber toutefois dans d’hasardeux comportements à risque ?

Rassurerais-je le moindre lecteur en évoquant un échange de mails à l’issue de chacun de ces contacts?

Rencontres sexuelles ou non, directes ou seulement visuelles, ces chemins qui se percutent remplissent d’un doux souvenir, parfois éphémère, la mémoire des vacances. Enfermé dans les contraintes ennuyeuses et stressantes du train-train journalier, je respire en ces lieux la  brise de liberté dont le souffle sur les tempes convoque autant le bonheur du dépaysement qu’un sentiment de pure détente. Je dépasse mes réticences et mes limites sans menacer mon éthique personnelle, je profite des dons de la nature et de mes propres constructions au cours des années pour frôler de temps à autre les arcanes de la plénitude - en concédant avoir  succombé de temps à autre à l’excès de vagabondage et aux sirènes performatives, déjà vite oubliées sur le plan des souvenirs.

J‘ai consommé cette drogue existentielle, j’ai plongé dans un mirage mais ce grand saut constitue le terreau même des dépassements de soi, certes peu intellectuels mais furieusement sensitifs, ni meilleurs ni moins bons, juste en phase avec sa propre légèreté.

En écrivant ces mots, je romps ma démarche bloguienne d’une mélancolie fine à partager, je l’atomise et l’expédie un peu plus dans le cul-de sac de sa banalité confidentielle. Je n’écris souvent que par dépit. Je devrais me taire.

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Commentaires
H
Ange à fleur de peau ou léger, sensitif, (et) ou profond, tu réconcilies des paradoxes qui nous laissent à leur porte, tels des petites gargouilles collées au sol.:-)<br /> Non, non, ne te tais pas! Mais parfois on se demande si l'initiative te revient ou si ton ami est comme un brandon qui faciliterait toute cette vie qui te fascine, car tu parles peu de lui, c'est comme une expérience solitaire.
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