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Mo's blog
19 juillet 2006

Soleil noir

Il flotte un parfum d'odeurs rances, de mélanomes rampants sous cette chaleur aride.
Devant moi, des rangées de rails de trams à installer stationnent lourdement devant le bâtiment.
Les avions entreprennent leur descente sur Zaventem en survolant le centre-ville. L'un d'entre eux approche à très basse altitude dans un frisson plus proche d'une ébauche d'apocalypse que d'un ventilateur géant.
Les fenêtres restent fermées, protégées par les rideaux qui font office de volets de fortune.

Nos vieux se déshydratent, lundi de pentecôte travaillé ou non. Ma grand-mère perd la tête et élit domicile ailleurs. Un enfant meurt durant sa sieste dans une fournaise accablante. La météo décroche de la fin de journal et supplée en une les bombardements israëliens sur Beyrouth. Un coureur s’effondre sur les routes du tour. Un jeune adulte se rend coupable d’un attouchement sur un gamin qui s’est mis torse nu dans sa voiture, le moleste avant de le laisser pour mort sous un arbre. Divers incendies de forêt se déclarent

Je bous, je fonds, je pars à la recherche d'ombre, de portions ventées adoucissantes, je cours, je m’arrête rapidement. Je voudrais plonger ma tête sous l'eau mais la mer s’éloigne sans cesse avec ce traffic intense sur les autoroutes surchargées.

Chaleur, soleil, lumière. Le bonheur est à portée de main. Pourtant j’imagine en cette journée du sang séché sur un corps ou sur un voile blanc d’ordinaire immaculé. La brûlure d'un coup frappé violemment, la blessure ouverte lors d’un contact brutal avec une véhicule trop pressé. La canicule ambiante rend plus acceptables, plus proches, moins effrayantes ces effroyables sensations.

Le soleil tragique s'abat sur le monde, si près de soi…

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Commentaires
K
c'est comme à la radio...il fait froid dans le monde.<br /> le contre exemple: le coureur qui s'est effrondré et s'est refait une belle santé le lendemain dans une surperbe étape pour décrocher la timballe...
P
L'été est toujours décevant.
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