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Mo's blog
10 février 2006

A titre d'exemple

La porte s’ouvre. Dans l’embrasure, je reconnais A..et sa bonhomie joyeuse. La curiosité conduit à porter rapidement mon attention vers la personne qui l’accompagne, son amoureux depuis 7 mois, V.
La jeunesse de ses traits m’explose à la figure. La vision conjointe de ces jolis minois me rappelle la différence d’âge qui nous sépare. Une dizaine d’années et tout son lot de références générationnelles exclusives.
Je remarque instantanément son nez proéminent aux évocations forcément sexuelles et, plus raisonnablement, l’intelligence de son regard. Je suis parcouru à plusieurs reprises par l’étrange impression de me retrouver face à une de nos connaissances au même prénom, en plus jeune. Que ce soit au travers de son visage, des intonations de sa voix, d’une certaine rigueur morale présumée infaillible, sa silhouette se superpose, l’espace de quelques milli-secondes, avec celle de cet ami à la base de ma rencontre avec L. et aux liens distendus depuis quelques temps.

J’observe désormais A. Son visage alterne, selon les angles de vision, entre la fraîcheur du portrait adolescent et une maturité adulte qui lui sied particulièrement bien. Il est tout simplement beau et je suis persuadé que l’âge n’aura aucune prise sur cette évidence. Cette vérité ne lui saute cependant pas encore aux yeux et sans doute d’ailleurs est-ce mieux ainsi.
Je reste absorbé par l’éclat de ses magnifiques yeux bleus, pétillants à souhait. Une flamme de vie vibre dans ce regard. De la douceur aussi, sentiment amplifié par sa voix délicatement posée, en contraste total avec son attitude lorsqu’il foule une boîte de nuit. Il se transforme alors en danseur invétéré, comme libéré de chaînes qui ne semblent pourtant pas traîner à ses pieds. Deux pôles dans un même ensemble. Assumer l’un comme l’autre me rassure, je ressens volontiers une méfiance, parfois même un malaise, face aux blocs monolithiques.

Nos discussions tournent naturellement autour du couple, nous constituons une forme de longévité qui force le respect et l’attention.
Je me retrouve quelque peu dans V. qui ne possède pas l’expérience de la vie de couple de A.. Il affiche une forme de protestantisme que j’affectionnais au départ de notre relation. Leur plus gros conflit porte sur le joint dont est friand A. et qu’il veut lui interdire pour des raisons de santé. Je me rappelle que j’avais moi-même posé le débat de la cigarette à l’époque.  Nous nous efforçons de lui expliquer qu’une partie de la liberté et du plaisir individuel ne peut être soustraite à la subjectivité personnelle au nom du compromis de la vie du couple.
Nous abordons également la réaction des parents face à notre coming-out à la demande de V. qui doit visiblement accumuler les expériences pour avancer sur ce sujet auprès des siens.

Au détour de nos conversations, je m’étonne de l’intérêt assez accessoire que porte apparemment V. pour le sexe. Je garde un souvenir tellement vivace de la puissante énergie sexuelle déployée par A. il y a un an. A trois reprises, nous étions parvenus à créer une osmose sexuelle inédite jusqu’alors et peut-être à jamais, à la fois forte et remplie d’une confiance réciproque propice à toute forme d’audace et de libération des sens.
Je garde précieusement ces photos instantanées, tirées parfois de petits films, où brille une étincelle dans ses yeux, qui exprime mieux que n’importe quel acteur porno le désir, le plaisir le bien-être de la fusion des corps. 

La fin de soirée approche. 6 mois se sont écoulés depuis notre dernière rencontre, chaste. Je suis heureux de revoir A., je l’accueillerais dans mon lit sans la moindre question malgré toutes mes réticences actuelles. Il est de ces liens sensuels qui paraissent si naturels, si simples que rien ne pourrait les arrêter. Durant ces 6 mois, bien des opportunités de rencontre ont dû se présenter mais qu’il ne convenait pas de matérialiser en l’absence de V.

Au moment de rejoindre mon lit, l’empreinte de ces dernières heures se mêle aux émotions glanées il y a un an comme si ces retrouvailles prolongeaient la splendeur des souvenirs passés. Le cœur léger, comblé par tant d’allégresse, le corps débarrassé des ondes négatives pour n’exprimer qu’une seule et généreuse tension, je m’abandonne au paradis des songes voluptueux. 

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Commentaires
°
C'est autre chose que des histoires de filles ... et j'apprends. Yesssssssssssss
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