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19 décembre 2005

Journal londonien (2)

Je 15/12

Réveil plutôt difficile. J’ai mal dormi dans ce canapé-lit inconfortable et trop petit.  J’oublie vite ces désagréments devant le beau ciel bleu, le franc soleil et une température plutôt douce.

Sans Dési (qui n’a pu prendre congé), nous nous balladons à pied de Kensington jusque Piccadilly, en prenant le soin de faire un petit détour chez Harrods. Devant le rayon alimentation infiniment alléchant, nous ne pouvons résister à un de leur sandwiches, dégusté plus tard dans Hyde Park, en compagnie de quelques nouveaux amis, au regard parfois menaçant.

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J’aime définitivement cette ville. Son architecture particulière qui réveille notre imaginaire fantasmagorique (de Sherlock Holmes à Jack The Ripper en passant par les épisodes du Saint de ma jeunesse, encore fort prégnants dans ma mémoire). Sa foule bigarrée au tempérament fougueux. Le climat relativement clément pour l’époque semble d’ailleurs avoir déréglé les londoniens, à l’image de ces fleurs qui bourgeonnent en hiver comme au début du printemps: mini-jupes pour quelques filles, chemise ou simple T-shirt pour les garçons. Je me cramponne pour ma part énergiquement à ma veste et mon écharpe. Je suis frileux et je le reste.

En fin d’après-midi, nous prenons la direction de Soho pour boire un verre. Seuls. Le garçon avec qui nous avions rendez-vous (après avoir chatté sur un site de rencontre anglophone avant notre départ) nous a fait faux bond. Il m’a semblé l’apercevoir, nous nous sommes même échangés un regard fugace. L’aurais-je fait fuir ? Dommage, cette rencontre paraissait idéale vu mon anglais balbutiant vu qu’il s’agissait d’un francophone résidant à Londres.

Peut-être la chance nous aurait davantage souri en répondant au message d’un autre garçon aux traits familiers. De fait, nous avons rapidement reconnu en lui un des acteurs-phare du label porno anglais en vogue. Il nous invitait à une partouze avec quelques autres gars. Une proposition plus flatteuse que tentante. Pourquoi me priver de me retrouver au milieu de 4 à 5 garçons bien foutus, me suis-je demandé ? Peut-être la crainte de mettre en danger mes standards de safe-sex et surtout un rejet de cette approche de sexe performatif, dont la part de mystère se résume sans doute à des détails d’ordre technique.

Lors de notre retour en métro, je saisis l’injustice qu’ont dû ressentir les citoyens londoniens après les attentats du 7 juillet dernier. Cette ville si cosmopolite, multiculturelle où chacun porte ce qu’il veut, sans jugement, agressivité, ni nulle forme de procès, soudainement frappée par une attaque aux revendications incompréhensibles dans le cadre ici présent. Toute justification d’ordre politique se révèle sans le moindre fondement si ce n’est celui d’imposer son ordre, sa religion et son mépris de la vie humaine à la face du peuple.

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