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24 mars 2005

Six Feet Under

6feet

Ce soir, seul devant la télé (L. s’est couché tôt miné par la fatigue et un début de maladie). Je regarde l’épisode final de la 3ème saison de Six Feet Under.
Magnifiquement beau. Magnifiquement triste.
Du PC, j’aperçois la cuisine éclairée d’un nouveau néon jaune que L. a installé ce week-end. J’ai l’impression de me retrouver dans celle des Fisher, pièce-maîtresse dans le dispositif de cette série.
La raison devrait m’empêcher de la regarder. Trop mélancolique. Trop axée sur la mort, la disparition, l’abandon. Trop en fusion avec mes angoisses.
Je me l’interdis parfois. Quand mon état émotionnel ne me le permet pas.
Aujourd’hui, je me sentais apte à la regarder. L’émotion (ou plutôt son trop plein) a fini par prendre le pas.
Mais pourquoi ce retour inlassable vers cette série?
Un désir masochiste ? Assurément pas.
La mélancolie ressentie à la vision ou l’écoute d’une œuvre ne constitue qu’un écho de notre caractère qui en est empreint au plus profond.
Pour autant qu’on ne s’y prélasse pas continuellement, elle nous laisse entrevoir la possibilité de capter la beauté dans la tristesse des événements, d’éprouver la chaleur devant la froideur des corps, d’expérimenter la compagnie dans la solitude émotionnelle. De donner sens (sang ?) à la vie malgré la mort. De révéler l’amour.
Cette série m’a rappelé combien je tenais à L. Qu’il était celui dont je ne pourrais me passer. Celui dont la séparation finale m’est la plus insupportable.
J’ai aussi découvert combien certains êtres m’avaient bouleversé. Après certains épisodes, j’ai cherché leur trace dans mes mails, sur msn. Ils n’étaient pas présents. Ils me manquaient.
Fondamentalement, j’ai constaté que mes angoisses n’étaient finalement pas tant centrées sur moi mais avant tout sur la perte des autres. Et quoi de plus beau pour une œuvre que de susciter l’ouverture à l’Autre. Corps. Ame. Vie.

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