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Mo's blog
27 février 2005

Obsédé!

Je suis obsédé, tu es obsédé, il est obsédé, nous sommes obsédés, vous êtes obsédés, ils sont obsédés.

Une ville belge de province. La plus latine du royaume. Un petit bar-boîte gay. La musique « dance » française ou flamande cheap se mêle à quelques tubes commerciaux internationaux. Le public apprécie. Assez mélangé mais majoritairement jeune, tendance staracadémisée. Nous sommes ici en terrain populaire. L’univers snob des grandes villes européennes appartient à une autre galaxie.
G. nous accompagne (L. et moi). Personnalité publique et charismatique de la région, le temps ne semble pas avoir de prise sur lui. Toujours de sortie à plus de 70 ans, son pouvoir et son charisme continuent d’exercer une attraction déroutante auprès des jeunes garçons (dont il apprécie la compagnie).
Je jette un coup d’œil sur l’assistance. Quelques corps attirent mon attention. Je retrouve ce jeune mec aux épaules solides aperçu dans la rue. D’origine roumaine paraît-il. Tendance petite frappe, sans agressivité. Il respire le sexe. En tout cas à mes yeux. Il me rappelle quelqu’un mais je ne parviens pas à cerner de qui il s’agit. Il ne danse pas. Préfère discuter avec un travesti. Je le vois s’approcher d’un petit mec. Il l’embrasse. Je détourne mon regard et poursuis mon étude.
Un homme d’âge mur me fait soudainement face. Le visage creusé par l’âge, il porte la moustache sans élégance. Look oscillant entre pochard ou un Eddy Barclay local plouc. Il n’a du producteur que la couleur prédominante dans ses vêtements : le blanc. Il semble avoir décidé de me trouver beau. Au point de ne plus arrêter de me fixer. Qu’espère-t-il donc avec ce regard insistant posé sur moi? J’essaie tant bien que mal d’oublier sa présence. Tout cela fait partie d’un jeu et je dois en accepter les règles.
G. nous présente A. rencontré la veille dans un des rares autres endroits gays de la ville. Ses amiis lui ont conseillé d'y faire un petit tour, loin de la mortelle Luxembourg ville où il réside (profession oblige). Profil élancé, mignon, style bcbg (jean, chemise à grands carreaux classique, le pull autour du cou), il n'est pas mon style. Trop sage, trop «under control ». Trop… ou pas assez autre chose.
Mon regard se porte désormais sur P. que G nous a également présenté. 19 ans, blond, assez grand, très mignon avec ce visage angélique. Il paraît qu’il change de coiffure comme de chemise. Il est tout de blanc vêtu lui aussi. Une couleur qui lui sied parfaitement ceci dit. G nous l’a décrit peu farouche. Il nous incite à danser avec lui. Je me rapproche de lui, j’effleure son corps. Il paraît réceptif. Je prends un certain plaisir à ce genre de pratique, récente pour moi. Ce contact frivole m’apparaît plus facile que ces mots que je peine à trouver. J’ai à peine le temps de lui demander s’il fréquente souvent la boîte. Il a déjà disparu. Oui il est un habitué des lieux qu’il fréquente depuis 6 mois. Il ne veut pas laisser sa petite sœur seule. Il ne cesse de vouloir la présenter à ses connaissances. Une complicité qui me rappelle quelques souvenirs. Je l’entends s’indigner qu’un de ses amis n’ait pas signalé spontanément que sa sœur était jolie.
Un autre garçon se met à danser auprès de G. qui l’invite à en faire de même avec nous. Un physique pas désagréable, sans être mon genre. Je m’amuse avec lui quelques instants. Un jeu, n’est-ce pas?.
L. a repéré de son coté un garçon aux cheveux noirs et aux trait fins. Pas très grand mais très mignon. Ses déhanchements le rendent indéniablement sexy. Il est accompagné d’une fille. Cela ne facilite rien.
G. souhaite quitter la boîte, nous le suivons.
Vu le trajet du retour, je compte en rester là pour la soirée. G. nous propose un dernier verre dans une petite boîte mixte. A. l’a accompagné. Je viens seulement de le remarquer. Il insiste lui aussi pour que nous prolongions la soirée. C’est la première fois que j’entends sa voix. Je ne me sens pas encore fatigué. J’accepte.
La musique s’y révèle meilleure. L’ambiance du bar précédent, ses danses ont mis mes sens en éveil. Et ce A. qui se comporte si sagement à mes côtés. Je me résous à lui adresser la parole. Mes questions seront directes. Il m’explique qu’il ne loge quasiment jamais chez lui en raison de son travail, qu’une vie de couple est donc impossible. J’en déduis qu’il vient draguer dans cette ville de province. Il me répond par la négative. Les « one-shot » ne constituent pas sa tasse de thé. « Un soir et puis après ? », me dit-il. Je lui réponds qu’une soirée, c’est la même chose : « tu passes un bon moment et puis après ? ». Ce sont ces instants qui agrémentent et pimentent une vie.
Son style vestimentaire s’accorde donc avec sa personnalité. Dommage, me dit L, « il avait un bon nez ». Il n’en évoque pas tant la beauté intrinsèque – alors que pour ma part, je considère cet attribut comme très sexy (mais peut-être inconsciemment pour les mêmes raisons que L.) - que l’adage « bon nez, bonne bite » qui se révèle souvent fondé.
Je suis néanmoins décidé à provoquer A. . L’atmosphère légère, les sourires franc, je profite du contexte pour sortir subrepticement sa chemise hors de son pantalon. G. la soulève pour dévoiler un coin de son ventre. A. se rhabille.
Je m’étonne de cette audace qui me correspond si peu. Je me sens désinhibé, comme sous l’effet d’un alcool que je n’ai pas bu. Ce garçon devient soudain sexy à mes yeux : je pense à ce nez, à cette sagesse que j’aimerais désormais tant corrompre.
Il s’est rhabillé mais un bout d’étoffe demeure anarchique, à l’extérieur de son pantalon. Sans le vouloir, il me tend une perche. Que je saisis : je ne peux m’empêcher de tirer une nouvelle fois dessus. G. proposer de l’aider à remettre cette chemise décidément récalcitrante. L vient lui apporter son aide. Je ne suis pas en reste et vérifie que tout a été bien exécuté. Sans trop comprendre, A. vient de se faire toucher le sexe par 3 personnes en l’espace de quelques secondes. Il s’est laissé faire. Non par exhibitionnisme mais le côté "acte viril entre mecs" l’a sans doute amené à ne pas réagir.
Comme promis, nous quittons rapidement les lieux et rejoignons le véhicule de G., moi à l’avant, L. et A. à l’arrière.
G. nous pose rapidement la question existentielle du moment: qui a la plus grosse?, technique éculée mais dont le succès ne se dément pas.
A ne bande pas encore. Mais il laisse une main, puis une deuxième pénétrer à l’intérieur de son caleçon. Sa bite durcit. Elle prend une dimension qui tend à confirmer le bien-fondé de l’adage.
A tente sans conviction de refermer son pantalon. Se laisse branler doucement. Il est partagé entre deux sentiments : l’excitation qui l’incite à se laisser faire et son esprit qui ne veut pas céder au jeu, comme si le désir sexuel constituait quelque chose de sérieux, exclusivement lié au sentiment amoureux.
Alors que mon regard et ma main sont acquis à A., je sens un main effleurer mon pantalon. G. se met à vérifier si ma bite est dure. Elle l’est. Je suis surpris, je ne l’ai pas venu venir. Je lui dévoile une partie de mon intimité que je lui ai toujours refusé de connaître jusqu'alors. Je pourrais tout interrompre mais je suis plongé dans un jeu qui me procure un plaisir certain. Je l’assume jusqu’au bout.
Le trajet de retour jusqu’à notre véhicule est court. Nous prenons la décision la plus sage, de nous séparer à cet endroit. L. tente d’obtenir le téléphone de A. Je vois dans ses yeux l’embarras. La démarche est inutile, tout s’est passé trop vite pour lui.
Mon esprit navigue entre le sentiment de satisfaction de cet épisode excitant inattendu et un certain malaise lié à la réaction de A. Le doute finira par se dissiper : finalement, de Dutroux à l’ermite, du (plus) pathologique à l’abstinent, nous sommes tour à tour, en cascade, l’obsédé de quelqu’un d’autre….

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