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12 janvier 2005

Jeunesse éternelle

Difficile pour mon docteur de faire un autre diagnostic que celui de « spasmophilie » (ou un autre terme de genre) quand je présente tant de symptomes aux 4 coins de mon corps (il n’y a quasiment que ma bite et mes pieds qui ne se plaignent pas).
Mon médecin me dit que le temps devrait m’aider à être plus serein et ainsi à être moins malade.
Que lui en sachant qu’il serait médecin généraliste et fonderait une famille, cela l’a aidé à se stabiliser et se sentir cool. Il n’a pas tort mais il y a des mais.
- Je suis gay et fonder une famille au delà du couple (si tant est que je le veuille) n’est pas encore possible.
- Que fait-il du doute dans tout cela ? Il y a dans son parcours une sorte de conservatisme social qui ne me sied guère : le traditionnel couplet (très hétéro) « bon job (ou autrement dit « reconnaissance professionnelle ») et une famille (reconnaissance sociale) ».
Je ne m’y retrouve ni dans l’un, ni dans l’autre. J’ai l’impression de chercher (et mon bf aussi je pense) l’intense en permanence d’autant qu’il y a comme une échéance qui nous dit que le temps est compté. Ce qui est vrai d’une certaine manière : en l’occurrence le temps d’une certaine tranche de vie – la jeunesse - est déjà largement entamé. Le corps vieillit et le fait ressentir, la fatigue aussi et on ne peut plus prétendre jouer le jeune premier éternellement (enfin encore un peu mais jusque quand ?)
Finalement , moi qui n’ai pas vraiment eu d’adolescence (en tout cas pas celle que l’on rêve, celle des premiers émois amoureux, sexuels, de la séduction, de la grande gueule naïve), j’ai cherché à la récupérer depuis que je mène ma vie de gay (je suis moins sérieux, plus sorteur, plus séducteur, plus baiseur- bon je partais de rien dans ce domaine). Vu que je m’y suis mis tard, cela ne me fait que 7 ans et je ne peux encore envisager d’y mettre fin. J’aime cette jeunesse, la vie et les gens qui l’accompagnent. Mais le problème, c’est que je n’en ai plus la candeur, la naïveté. J’ai déjà les angoisses de la crise de la trentaine.
Alors peut-être que mon docteur a raison d’une certaine manière. Je dois trouver une sérénité mais cela peut-il se faire dans cette dualité ? Ne dois-je pas renoncer à ce stade que mon mental n’accepte plus tout-à-fait (il me dit sans doute de ralentir, d’accepter l’inéluctable vieillissement alors que la jeunesse file, fonce sans réfléchir, profite des choses à 100 à l’heure) ?
Je ne me sens pas encore prêt à lâcher cette jeunesse sans doute parce que je ne peux lui substituer un modèle qui lui soit aussi excitant. Pour moi, c’est comme s’il n’y avait plus de vie après la jeunesse.
Peut-être que la voie à suivre à l’avenir sera d’assurer la succession progressive de ma jeunesse. Pour ne pas mourir avec elle.

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